Alcool : et si nous prenions les ados pour des adultes ?

21 septembre 2006

Les adolescents ne boivent plus quotidiennement de l’alcool comme il y a 30 ans. Aujourd’hui, ils préfèrent en majorité ” se défoncer ” en fin de semaine. “Un vrai problème de santé publique sur lequel nous devons agir et vite“.

Marie Choquet est Directeur de recherche à l’INSERM. Son thème de travail : les psychotropes et les adolescents. Et selon elle, il est indispensable de repenser l’information sur le risque alcool. “Nous devons utiliser des arguments crédibles. Nous leur avons tellement dit que tout était mauvais que nous sommes devenus peu crédibles auprès d’eux.

Marie Choquet explique même que “les adolescents ne font plus confiance aux adultes. Ils demandent une vraie information scientifique. Du concret. Nous pourrions alors leur expliquer les mécanismes qui provoquent des dommages au niveau du cerveau, aux systèmes cardio-vasculaire et digestif.

Mais le plus important, “c’est de travailler sur les risques liés aux excès. Les jeunes ont envie de préserver leur cerveau. Donc si on leur explique les conséquences d’une consommation excessive sur leur développement, sur leur santé, cela pourrait être efficace. Les ados ont l’impression que tout ce que les adultes font pour eux, c’est pour des raisons morales. Ils ne l’acceptent pas“. Bref, il est urgent de changer de ton, de s’adapter. “Ne soyons pas naïfs. La solution, c’est l’information scientifique, donner des repères simples sur les doses nocives, essayons de les éduquer, de les responsabiliser.

  • Source : Entretien avec le Dr Marie Choquet

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