Alcool : un verre par jour augmente le risque de fibrillation atriale

14 janvier 2021

La consommation d’alcool favorise la fibrillation atriale, trouble du rythme cardiaque le plus fréquent en France. Et pas besoin d’abuser des vins, bières et autres cocktails pour voir ce risque pointer le bout de son nez.

Principal facteur de risque d’AVC*, la fibrillation atriale se caractérise par une fréquence cardiaque irrégulière et anormalement rapide. Les symptômes caractéristiques ? Des palpitations, des essoufflements, des douleurs à la poitrine, des évanouissements, une faiblesse, des étourdissements et de la fatigue. Cette arythmie peut se déclarer en présence de plusieurs facteurs de risque** liés à l’hygiène de vie : le surpoids, l’obésité, la consommation excessive de café, le tabagisme, l’usage de drogues… mais aussi l’alcool.

Et les gros consommateurs ne sont pas les seuls concernés. Pour le prouver, des chercheurs allemands (Hambourg)*** ont étudié les dossiers médicaux de 107 845 volontaires recrutés au Danemark, en Finlande, en Italie, en Norvège et en Suède, entre 1982 et 2010.

Un verre par jour augmente le risque de 16%

Résultats, 5 854 cas de fibrillation atriale ont été rapportés. Comparés aux abstinents, les personnes buvant un verre par jour ont 16% de sur-risque de souffrir d’une fibrillation atriale. Une donnée établie à 28% à partir de 2 verres par jour, à 47% à compter de 4 verres quotidiens. Dans l’étude, un verre d’alcool correspondait à un petit verre de vin (120 ml), à une bière (330 ml) ou à 40 ml de spiritueux.

« Voilà de quoi remettre en question certaines recommandations selon lesquelles un verre de vin par jour c’est bon pour le cœur », atteste le Pr Renate Schnabel, principal auteur de ce travail observationnel. « A mon sens, ce genre de phrases ne pourront être relayées sans informer sur les risques associés à une consommation même modérée d’alcool. »

En revanche, l’étude présente un léger biais. « Les quantités d’alcool consommées étaient rapportées par les volontaires eux-mêmes, avec un risque de minimisation donc. »

A noter : la fibrillation atriale affecte environ 300 000 Français : moins de 1% de la population avant 50 ans, entre 2 à 4% après 60 ans et plus de 10% après 80 ans.

*en France, 20 à 30% des AVC sont liés à la fibrillation atriale

**Le diabète, l’hypertension artérielle, la cardiopathie, un dysfonctionnement thyroïdien, la prise de certains médicaments, l’apnée du sommeil, l’âge, des facteurs génétiques, une anomalie cardiaque congénitale exposent les patients à la fibrillation atriale

***University Heart and Vascular Center, Hamburg-Eppendorf 

  • Source : « Fibrillation auriculaire ou atriale : définition et facteurs favorisants », Assurance maladie, le 2 janvier 2021 - European Heart Journal, le 13 janvier 2021 – « Les troubles du rythme cardiaque », Fédération française de cardiologie (FFC), site consulté le 12 janvier 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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