Alcoolisme : le baclofène freine les pulsions
23 mai 2017
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Prescrit à haute dose chez des patients dépendant à l’alcool, le baclofène (Liorésal®, Baclofène Zentiva®) est efficace pour freiner le craving. Cette envie irrépressible et incontrôlable de boire jusqu’à plus soif. Des résultats issus de l’étude ALPADIR. Publiée ce 19 mai, cette dernière prouve aussi le faible effet de cette molécule sur l’abstinence.
Publiés ce 19 mai, les résultats de l’étude ALPADIR « n’ont pas démontré la supériorité du baclofène comparé au placebo pour le maintien de l’abstinence ». En revanche, ce myorelaxant – habituellement prescrit contre la spasticité musculaire spécifique de la sclérose en plaques – aide à diminuer la quantité d’alcool consommée au fil du temps. Mais aussi à réfréner le phénomène de craving, cette perte de contrôle totale devant la bouteille.
Dans le détail
Menée auprès de 320 patients, l’étude ALPADIR s’est concentrée sur l’administration de la molécule dosée à 180 mg par jour pendant 17 semaines, puis diminuée par pallier pendant 2 semaines avant d’être arrêtée.
Résultats, suite à cette prescription, l’abstinence pendant 20 semaines consécutives était faible. La différence entre les deux groupe « baclofène » et « placebo » était, elle, peu significative : 11,9% vs 10,5%. En revanche, dans les deux groupes, la consommation d’alcool a été réduite dès le premier mois de traitement. Et à 6 mois, cette baisse du nombre de verres bus était encore plus forte chez les patients présentant une grande dépendance à l’alcool. Enfin, le phénomène de craving était significativement moindre après la prise du baclofène. Point important, « aucun problème majeur de tolérance n’a été rapporté ».
Ces résultats sont présentés 2 mois après la publication de l’étude Bacloville selon laquelle la prescription à haute dose de la molécule pendant un an s’avérait efficace pour amener les patients vers l’abstinence. A cette même date, l’ANSM confirmait le prolongement de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du baclofène pour une durée d’un an.
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Source : Alcohol and Alcoholism, le 19 mai 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet