Alcoolisme et observance ne font pas bon ménage
19 février 2001
Il ny a pas vraiment de quoi être surpris, mais il nest pas anodin que la chose soit prouvée. Robert L. Cook et ses collègues, à luniversité de Pittsburgh aux Etats-Unis, viennent de démontrer que lintempérance double pratiquement le risque de mauvaise observance thérapeutique chez les patients qui vivent avec le VIH-SIDA.
Tout porte à croire que le phénomène observé nest pas propre à laffection traitée. Cest bien la relation pathologique à lalcool, et non pas linfection à VIH, qui empêche ces malades de suivre convenablement le protocole thérapeutique prescrit. Limportance dune observance stricte est évidemment considérable dans la prise en charge du VIH.
Elle lest tout autant chez nombre de patients atteints daffections chroniques. Lhypertension artérielle, le diabète, certains troubles métaboliques ou neurologiques nécessitent des traitements au long cours. Ils ne tolèrent ni interruption ni « fantaisie » dans les doses administrées.
Or le travail mené à Pittsburgh a démontré que pratiquement un malade intempérant sur deux éprouve des difficultés à observer son traitement ! Cette proportion nest que de 26% chez les patients dont le comportement vis à vis de lalcool est normal.
« Cela nimplique en rien que les malades intempérants soient incapables de sassumer par rapport au traitement », insiste Robert Cook. « Bien au contraire, cest au médecin de les accompagner pour quils y adhèrent bien. » Au médecin et
à leur entourage.