Alimentation, foie, intestin… les refuges du cholestérol
05 octobre 2005
“Le mauvais cholestérol ne vient pas seulement de l’alimentation. Qu’on se le dise, le fameux LDL-cholestérol, c’est en fait la somme de ce que l’on mange mais aussi de ce que notre organisme fabrique au niveau de notre foie et de notre intestin.”
Le Dr Michel Farnier, endocrinologue à Dijon, a clairement expliqué cette notion au congrès de la Société Européenne de Cardiologie à Stockholm (Suède). “Dans notre organisme nous avons en fait deux sources de cholestérol. Celui que nous fabriquons au niveau du foie et celui qui provient de l’intestin. C’est cette partie-là qui est la plus importante.”
Et aujourd’hui, il est possible de traiter ces deux sources en combinant les effets de deux types de médicaments : une statine, qui bloque la fabrication du cholestérol par le foie, et un inhibiteur de l’absorption du cholestérol dans l’intestin, l’ezetimibe. “Quand un patient hypercholestérolémique (porteur d’un excès de cholestérol n.d.l.r.) ne voit pas son bilan suffisamment normalisé avec une statine, la question est : qu’est ce qu’il faut faire ? On s’aperçoit qu’en augmentant les doses de statine, la baisse du LDL-cholestérol -ou mauvais cholestérol, n.d.l.r.- est assez faible. Mais si on y ajoute de l’ezetimibe, l’effet du traitement est très amélioré“.
Ce serait aujourd’hui, d’après un sondage mené dans 5 pays, l’avis de plus de huit cardiologues européens sur dix. Selon ces derniers en effet, le traitement des deux sources de cholestérol permet d’obtenir une plus forte diminution du LDL-cholestérol.
C’est primordial, particulièrement pour les patients à haut risque cardio-vasculaire. C’est-à-dire ceux qui présentent un ou plusieurs facteurs de risque associés à l’excès de cholestérol : hypertension artérielle, diabète, tabagisme, antécédents de maladie cardio-vasculaire…
“L’administration de ces deux traitements et l’adoption d’un régime alimentaire sain, voici donc un arsenal qui peut nous permettre de parvenir à l’objectif thérapeutique“. Autrement dit d’obtenir une baisse du LDL-cholestérol suffisante pour protéger les patients à haut risque.
Néanmoins, “la France se caractérise par une tendance à sur-traiter les malades à faible risque, sous-traitant au contraire ceux qui pourraient tirer le plus grand bénéfice de cette approche.” Pour Michel Farnier, l’association d’une statine avec l’ezetimibe permet de traiter une vraie maladie, l’hypercholestérolémie. Ce n’est en aucun cas un simple traitement de confort…
Sources : de notre envoyé spécial – European society of Cardiology – Stockholm – 3 au 7 septembre 2005 ; Enquête réalisée par Harris Interactive auprès de 388 cardiologues en exercice en Europe, juillet 2005