Alimentation : les moins de 3 ans exposés à des substances toxiques ?

28 novembre 2018

Etant donné la fragilité des enfants en bas-âge, l’Anses s’est penchée sur « l’exposition alimentaire des [tout-petits] de moins de trois ans » aux substances chimiques. Alors, à quel point sont-ils exposés à des produits nocifs?

« Le marché de l’alimentation infantile est très spécifique et en perpétuelle évolution », rappelle l’étude de l’alimentation totale infantile (EATi), publiée ce 28 novembre par l’Anses*. « La mise en œuvre [d’un travail] spécifique à la population infantile est indispensable, en vue de protéger au mieux les tout-petits vis-à-vis des effets indésirables des substances chimiques. » Pendant 6 ans, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a donc procédé à « l’analyse d’un grand nombre de substances dans des échantillons alimentaires représentatifs de la consommation » des petits.

Un risque sanitaire globalement écarté ?

Au total, les spécialistes ont évalué 670 substances dans les aliments. Résultat, « pour 90% des substances évaluées, les risques sanitaires associés à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments peuvent être écartés ». Des données plutôt rassurantes.

En revanche, 281 résidus de pesticides ont été retrouvés. « Pour 9 substances**, la situation appelle une vigilance particulière. Il s’agit de substances pour lesquelles un nombre non négligeable d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence. » Et pour « 7 autres substances, notamment l’aluminium, le cobalt, le strontium, le méthylmercure, le sélénium, le cadmium et la génistéine chez les consommateurs de soja, le risque ne peut être écarté ». Déjà en 2010, l’Anses alertait sur la dangerosité de ces 16 toxines, au cœur de la première étude sur l’alimentation infantile (EATi).

Et les minéraux ?

Autre point, parmi les 12 minéraux d’intérêt nutritionnel évalués, les spécialistes ont pointé du doigt « des insuffisances d’apport pour le zinc, le calcium et le fer ou des excès d’apport pour le zinc et le calcium en fonction de l’âge de l’enfant ».

Pour protéger au mieux les petits, l’Anses appelle à :

« La mise en place ou le renforcement de mesures de gestion visant à limiter les niveaux d’exposition » ;

Ne « commencer la diversification alimentaire qu’à partir de 6 mois ». Cette diversification augmente en effet le risque d’exposition « à certains contaminants [comparée] à la consommation de préparations infantiles» ;

Privilégier le lait maternel ou les préparations infantiles, les seuls capables de « couvrir les besoins du nourrisson ». En effet, « le lait courant, quelle que soit l’espèce animale productrice, n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des enfants de moins d’un an ».

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
** arsenic inorganique, plomb, nickel, PCDD/F, PCB, mycotoxines T-2 & HT-2, acrylamide, déoxynivalénol et ses dérivés et furane

  • Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le 28 novembre 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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