Alimentation, santé, aliments fonctionnels… le puzzle se met en place

L’Europe compte aujourd’hui 20% de seniors. Ils seront 25% d’ici 15 ans. Quant aux 80 ans et plus, leur nombre passera selon l’OMS, de 21,4 millions en 2000 à 35 millions en 2025. Et l’importance de l’alimentation sera demain plus stratégique que jamais.

Ces chiffres ne sont pas propres à l’Europe bien sûr. Ils se retrouvent aussi dans les autres régions du globe, où le progrès sanitaire est souvent concomitant au progrès de la nutrition. Quelques mois après l’adoption par l’Assemblée mondiale de la Santé de la Stratégie de l’OMS sur l’Alimentation et l’exercice physique, l’Organisation vient de rendre public le rapport conjoint -avec la FAO- intitulé “Régime alimentaire, nutrition et prévention des maladies chroniques“.

Dans le même temps, l’Union européenne se positionne sur ces enjeux. Elle rend publics les résultats de trois projets de recherche pour le moins originaux. L’objectif était en effet de déterminer dans quelle mesure il serait demain possible de prévenir des affections comme la maladie d’Alzheimer ou l’ostéoporose en recourant à des aliments fonctionnels, c’est-à-dire passés au laminoir de l’ingénierie. Trois projets particuliers ont fait l’objet d’un séminaire sur la question. Lipidiet (p. 201) avec pour objet de determiner dans quelle mesure le recours à certains lipides alimentaires permettrait de réduire l’incidence de la maladie d’Alzheimer ; Optiford (p. 185) a étudié l’impact de meilleurs apports en vitamine D sur une réduction de l’ostéoporose ; Crownalife enfin (pp. 121 et 273), évalue l’intérêt d’aliments fonctionnels pour répondre aux besoins spécifiques d’une population âgée.

Bien d’autres travaux sont en cours. Pour en découvrir la liste exhaustive -et les descriptifs correspondants- rendez vous sur le site de la DG “Recherche” de l’Union européenne. Vous y constaterez que le vide juridique et scientifique qui depuis des années a permis à n’importe qui de faire pratiquement n’importe quoi dans ce domaine est en passe d’être comblé. Un peu de rigueur scientifique ne fera pas de mal…

• 

  Source : Académie nationale de Médecine, 30 novembre 2004