Aliments : les pesticides perturbent le métabolisme

28 juin 2018

Pour la première fois, des scientifiques ont prouvé l’impact in vivo des pesticides absorbés par le biais de l’alimentation sur le métabolisme. Chez la souris, ces substances administrées à faible dose engendrent des troubles tels qu’une prise de poids, un diabète, une surcharge du foie… Des résultats loin d’être rassurant pour l’être humain.

Des chercheurs de l’Inra* en association avec l’Inserm ont sélectionné « 6 pesticides utilisés pour traiter les pommeraies françaises et (…) retrouvés dans les pommes de l’Union européenne ». Ceux-ci ont été « incorporés dans l’alimentation des animaux, à l’équivalent de la dose journalière admissible par l’Homme ».

Plusieurs paramètres ont été étudiés : « le poids, la tolérance au glucose, l’analyse du sang et des urines, le métabolisme du foie ».

Surpoids, stéatose, stress oxydant…

Pour la première fois, ces analyses montrent l’impact métabolique in vivo d’une exposition orale chronique par le biais de l’alimentation à un cocktail de pesticides à faibles doses: « le mélange […] induit des troubles métaboliques significatifs chez tous les animaux (étudiés ndlr). » Mais l’impact diffère selon le sexe. « Les mâles présentent un diabète, une accumulation de graisses dans le foie (stéatose), et un surpoids significatif. » Et « les femelles montrent des perturbations hépatiques (stress oxydant) et une modification de l’activité du microbiote intestinal ».

Comment expliquer la différence entre femelle et mâle?

Cette différence entre femelle et mâle s’expliquerait par des capacités distinctes de « détoxification des pesticides spécifiques de chaque sexe ». Au niveau du foie, les mécanismes enclenchés ne seraient donc pas les mêmes.

Ces données « confortent les résultats obtenus dans les études épidémiologiques suggérant un lien entre l’exposition aux pesticides et l’incidence des maladies métaboliques telles que le diabète de type 2 ou la stéatose hépatique ».

*Institut national de la recherche agronomique

  • Source : Institut national de la recherche agronomique (INRA), le 27 juin 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils