Allaitement : comment traiter une mastite ?
04 octobre 2021
La mastite est une inflammation mammaire provoquée par une stagnation du lait dans le sein. Parfois infectée par une bactérie, elle peut entraver l’allaitement. Voici comment la prendre en charge.
Les mastites sont fréquentes chez les femmes qui allaitent. Ces inflammations d’un sein résultant d’un canal lactifère obstrué surviennent généralement durant les 6 premières semaines d’allaitement. Elles se manifestent alors par l’apparition d’une zone sensible et rouge sur le sein, chaude et gonflée. Souvent, la sensation d’engorgement du sein survient après l’allaitement. Et parfois, des symptômes grippaux s’y associent lorsqu’une infection s’y ajoute.
Quelle prise en charge ?
Le traitement d’une mastite « repose d’abord sur la “vidange” efficace et régulière du sein, et sur un drainage du pus en cas d’abcès », expliquent les rédacteurs de la revue Prescrire. Dans ce cas, « il n’y a pas de risque majeur pour un enfant né à terme et en bonne santé à continuer de l’allaiter ». Pour améliorer votre confort et désengorger le sein, « réchauffez-le à l’aide de compresses chauffantes avant d’allaiter pour stimuler l’écoulement de lait et rafraîchissez-le après l’allaitement à l’aide de compresses réfrigérantes pour soulager la douleur et l’inflammation », conseille la marque de produits d’allaitement Medella. Vous pouvez aussi prendre du paracétamol ou de l’ibuprofène, à condition de maîtriser leurs posologies et d’éviter l’ibuprofène en cas de suspicion d’infection.
En revanche, « quand la mastite ne régresse pas après une durée de 24 à 48 heures ou en cas d’abcès du sein, un traitement antibiotique oral ou injectable est à envisager », précisent les rédacteurs de la revue Prescrire. Comme ces médicaments passent dans le lait maternel, l’enfant peut être exposé à leurs effets indésirables, comme des diarrhées et des candidoses. C’est pourquoi, la suspension de l’allaitement peut être nécessaire pendant la durée du traitement lors de la prise de certaines molécules comme les macrolides, tels que l’azithromycine (Zithromax ou autre) ou la clarithromycine (Zeclar ou autre) ; la doxycycline (Tolexine ou autre) ; le sulfaméthoxazole + triméthoprime (Bactrim ou autre). La lactation peut alors être maintenue, manuellement ou à l’aide d’un tire-lait.
Cela dit, certains antibiotiques peuvent permettre le maintien de l’allaitement. C’est le cas des pénicillines M, telles que la cloxacilline (Orbenine ou autre) ; céfalexine (Keforal), une céphalosporine ; clindamycine (Dalacine ou autre) ou vancomycine par voie injectable. Demandez conseil à votre médecin.