











Accueil » Environnement / Consommation » Allaitement : le sevrage prématuré, favorisé par des produits toxiques ?
© evso/shutterstock.com
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois, puis un allaitement partiel jusqu’à l’âge de 2 ans. Or dans de nombreux pays, ces conseils ne sont pas suivis. « Un sevrage précoce est traditionnellement mis sur le compte de facteurs psychologiques », note Clara Amalie Gade Timmermann de la University of Southern Denmark à Copenhague. Pourtant, il se pourrait que des éléments extérieurs interviennent, comme l’exposition à certains produits chimiques. C’est ce que suggère le travail conduit par son équipe. Les observations issues de cette étude montrent « que toutes les mères ne peuvent pas allaiter en dépit d’une bonne volonté et du soutien familial et professionnel nécessaire ».
Au total, les scientifiques ont mesuré les concentrations en substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) et en prolactine – l’hormone nécessaire au déclenchement et au maintien de la lactation après l’accouchement – chez 1 286 femmes enceintes de the Odense Child Cohort. Les PFAS sont des produits chimiques synthétiques qui sont couramment utilisés, notamment dans les revêtements et enduits protecteurs dans l’ameublement, l’habillement (vêtements de sport), les emballages alimentaires et les poêles anti adhésives, de même que dans les sprays d’imperméabilisation, les farts à ski et les mousses extinctrices.
Après son accouchement, chaque participante a ensuite fourni des informations concernant son allaitement, à trois et huit mois. Les scientifiques ont pu constater que les femmes présentant les taux de PFAS les plus élevés avaient 20% plus de risque d’arrêter d’allaiter précocement. « Ces résultats sont importants en raison de l’exposition massive dans le monde entier à ces substances chimiques et aussi parce que l’allaitement est un outil crucial de la prévention de la santé de la mère et de l’enfant », souligne l’autrice.
A noter : « Beaucoup de PFAS sont jugées toxiques », rappelle le centre suisse d’écotoxicologie appliquée. « Celles à chaîne longue s’accumulent dans le corps humain, les animaux, les sols et les sédiments et celles à chaîne courte dans l’eau et l’air. (…) Elles dérèglent le système hormonal, perturbent le développement, agissent sur le système immunitaire et augmentent le risque de contracter certains cancers ».
Source : the Endocrine Society’s Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism - agence européenne des produits chimiques (ECHA) - centre suisse d'écotoxicologie appliquée
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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