Allaitement : un « vaccin » naturel

01 août 2016

Chaque année dans le monde, 77 millions de nourrissons ne sont pas allaités dans la première heure de leur vie. Fragilisant le système immunitaire, cette privation de lait maternel augmente de 80% le risque de décès. Quels obstacles freinent ce geste maternel ? Le point à l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement organisée du 1e au 8 août.

« Faire trop attendre les nouveau-nés pour le premier contact avec leur mère hors de l’utérus diminue les chances de survie des nourrissons, limite la production de lait maternel et réduit les chances d’un allaitement exclusif », explique France Bégin, conseillère pour la nutrition de l’UNICEF.

Source de nutriments et d’anticorps, le lait maternel joue en effet un rôle clé dans l’immunisation des tout petits.

Un véritable renforcement au naturel. Sans cet apport, l’organisme du petit vit un tout autre développement. La preuve : toutes pathologies confondues, le risque de décès chez les bébés qui ne reçoivent jamais de lait maternel est 14 fois supérieur aux petits exclusivement nourris au sein. Et les infections provoquent 4 fois plus de décès chez les petits nourris au biberon. Et c’est dans les premiers moments de vie que tout se joue. Ainsi, « retarder l’allaitement de 2 à 23 heures après la naissance augmente de 40% le risque de décès des nourrissons. Le retarder de 24 heures, voire plus, augmente ce risque de 80% ».

Mais « aujourd’hui plus d’un nourrisson sur deux n’est pas mis au sein dans la première heure de sa vie ». Et moins de la moitié des nourrissons (43%) sont alimentés exclusivement au lait maternel pendant leurs 6 premiers mois de vie.

Des mamans mal accompagnées ?

Malgré d’énormes progrès en la matière réalisés dans les pays pauvres, la nutrition exclusive à base de lait maternel reste encore insuffisante. « Les taux d’allaitement précoce n’ont augmenté que de dix points depuis 2000 en Afrique de l’Est et Afrique australe ». Mais « restent inchangés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ».

Selon l’UNICEF, « les femmes ne reçoivent pas l’aide dont elles ont besoin pour commencer à allaiter immédiatement après la naissance même quand un médecin, une infirmière ou une sage-femme aident à l’accouchement ». D’autant que dans de nombreuses cultures, d’autres boissons sont privilégiées à la naissance : le lait artificiel mais aussi le lait de chèvre ou encore de l’eau sucrée.

Assumer en public

Pour faciliter l’allaitement en public, geste parfois gênant, l’OMS publie sur sa page un guide pratique illustré. Au restaurant, dans le bus ou dans un magasin, vous trouverez des astuces simples pour conserver discrétion et méticulosité. Des supports à utiliser et à diffuser autour de soi : en effet 800 000 vies pourraient être sauvées chaque année si tous les bébés bénéficiaient d’un allaitement exclusif dans les 6 premiers mois de vie.

A noter : en France, 66% des nourrissons sont allaités.

  • Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), site consulté le 1er juillet. UNICEF, le 29 juillet

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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