L’allaitement maternel stagne dans le monde
09 mai 2016
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Un nouveau rapport de l’OMS plaide pour une intensification des lois portant sur la protection de l’allaitement maternel. Il fait le point sur l’arsenal législatif dans le monde visant à encourager ce mode d’alimentation des nourrissons.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF et le Réseau international des groupes d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN) présentent leur rapport intitulé Commercialisation des substituts du lait maternel : mise en œuvre du code international à l’échelle nationale. Sur les 194 pays analysés, 135 disposent d’un arsenal législatif lié au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel. Cela représente une hausse par rapport aux 103 de 2011. Néanmoins, seulement 39 pays possèdent des lois intégrant l’ensemble des dispositions du Code, une légère augmentation par rapport aux 37 en 2011.
L’OMS et l’UNICEF recommandent que les bébés soient alimentés exclusivement au sein pendant leurs six premiers mois, période après laquelle ils devraient également poursuivre l’allaitement, jusqu’à l’âge de deux ans ou plus.
Le Code demande aux pays de protéger l’allaitement en mettant fin aux pratiques commerciales irrégulières portant sur les substituts de lait maternel, les biberons et les tétines. Il a aussi pour objectif de veiller à ce que les substituts de lait maternel soient utilisés sans risques quand ils sont nécessaires
Une surveillance en pointillé
Dans l’ensemble, les régions les plus riches accusent un retard par rapport aux plus pauvres. La part de pays disposant d’une législation en accord avec le Code est plus élevée dans la Région de l’Asie du Sud-Est de l’OMS (36 % – 4 pays sur 11), suivie de la Région africaine (30 % – 14 pays sur 47). La Région européenne (6 % – 3 pays sur 53) arrive en dernière position !
Seulement 32 pays affirment disposer d’un dispositif de surveillance. Parmi ces derniers, moins de la moitié en ont publié les résultats et seulement six disposent des budgets nécessaires. C’est pourquoi l’OMS et l’UNICEF ont récemment mis en place un Réseau de surveillance.
Pourquoi allaiter au sein ?
Dans le monde, près de deux nourrissons sur trois ne sont pas allaités exclusivement au sein pendant les six mois recommandés. Ce taux ne s’est pas amélioré depuis deux décennies. Le lait maternel constitue pourtant l’aliment idéal pour les enfants. « Il est sûr, pur et contient les anticorps qui les aident à se protéger contre les nombreuses maladies », précise l’OMS. Chez les femmes allaitantes, les scientifiques ont déjà montré un plus faible risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire. Enfin de nouvelles analyses ont montré que l’extension de l’allaitement à des niveaux quasi-universels pourrait sauver chaque année plus de 820 000 enfants de moins de 5 ans et de 20 000 femmes.
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Source : OMS, UNICEF, IFBAN, 9 mai 2016
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon