











« Les contre-indications formelles à l’allaitement maternel sont rares », assure le Dr Sandrine Boudault, médecin au lactarium de Nantes. A l’exception d’un traitement anticancéreux en cours, ou d’une séropositivité au VIH, l’allaitement est recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). D’autant qu’il est possible – la plupart du temps – de l’adapter au cas de chaque maman. Si une maladie chronique vous impose un traitement quotidien ou que vous souffrez d’un virus passager, faites-vous conseiller. En tout cas, ne vous découragez pas !
« L’idéal, dans tous les cas, et en particulier si la femme souffre d’une maladie chronique, c’est qu’elle se renseigne pendant sa grossesse », conseille le Dr Boudault. La future maman peut ainsi demander plusieurs avis médicaux. « Si elle n’a pas encore accouché, nous aurons ainsi la possibilité de nous pencher sur son cas particulier et trouver une solution sur mesure. Il y a presque toujours une option disponible, il suffit de la trouver. » En dehors d’une séropositivité au VIH et d’un traitement anticancéreux, « aucune pathologie n’interdit a priori d’allaiter ».
Le problème réside en réalité dans les traitements pris par les femmes allaitantes. Toutefois, « presque toutes les classes de médicaments offrent la possibilité d’une molécule compatible avec l’alimentation au sein. Toutefois, « la prise de médicaments en cas de fièvre, de mastites tout comme n’importe quelle prise d’antibiotiques aboutissent trop souvent à des interruptions d’allaitement faute de formation des prescripteurs », se désole Sandrine Boudault. Or, « même lorsqu’aucune molécule alternative ne convient, un aménagement horaire peut être programmé ». Si cette adaptation est parfois « complexe », il ne faut pas abandonner. Un médecin vous conseille de cesser l’allaitement ? « Prenez donc un second avis médical. »
Adapter, aménager, traiter
Dans certains cas, il est difficile d’adapter le traitement. C’est le cas des patientes souffrant de problèmes psychiatriques. « Elles prennent souvent plusieurs médicaments, que le psychiatre a eu du mal à doser pour obtenir le meilleur équilibre », souligne le Dr Boudault. « Il faut alors que le spécialiste accepte de travailler en étroite collaboration avec nous pour trouver une solution. » D’autres situations, comme celle « d’une femme devant faire une dialyse pendant son allaitement sont complexes, mais jamais insurmontables. » L’équipe médicale peut « jouer sur les heures de prise du médicament ou de réalisation du traitement. »
Dans tous les cas, « il n’y a pas de bonne raison d’arrêter d’allaiter», insiste Sandrine Boudault. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, mais d’adapter son traitement à l’alimentation au sein. Pour que la mère et son enfant bénéficient de ces moments merveilleux et des bienfaits de l’allaitement, en toute sécurité.
N’hésitez pas à demander conseil à un médecin ou une sage-femme formé à l’allaitement. Vous pouvez contacter un lactarium ou encore l’association Leche league, qui vous guideront.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Source : interview du Dr Sandrine Boudault, médecin au lactarium de Nantes, 17 avril 2013
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