Choc allergique: alerte à la pénurie d’Anapen®
08 juin 2012
Depuis le 15 mai dernier, des difficultés d’approvisionnement en Anapen® ont été signalées à l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM). Ces problèmes ont pour origine une suspicion de défaut de qualité affectant certains de ces stylos injecteurs d’adrénaline ou d’épinéphrine. L’utilisation de ces derniers est nécessaire pour le traitement d’urgence du choc anaphylactique, survenant en cas d’allergie d’origine alimentaire, médicamenteuse ou provoquée par une morsure ou une piqûre d’insecte.
Le défaut suspecté entraînerait une difficulté voire l’impossibilité d’administrer le produit. « Ce risque, actuellement en cours d’investigation, ne peut être exclu avec les lots qui sont actuellement sur le marché et ceux qui vont être mis prochainement sur le marché en France », prévient l’ANSM.
Toutefois, « compte tenu de l’absence d’alternative thérapeutique de cette forme d’adrénaline auto-injectable en France, l’ANSM a décidé de ne pas procéder au rappel des lots d’Anapen® ». L’agence a néanmoins demandé au laboratoire Bioprojet, exploitant de ces spécialités, « d’identifier rapidement toute solution afin d’éviter la rupture d’approvisionnement ».
Un risque vital
Selon l’ANSM « tout défaut de fonctionnement d’un stylo d’Anapen® qui pourrait être constaté au décours d’une utilisation, doit être signalé à tout professionnel de santé (médecin ou pharmacien). Le dispositif défectueux doit être également conservé et rapporté à la pharmacie la plus proche ».
Le traitement du choc anaphylactique est une urgence pour laquelle l’adrénaline est le médicament de référence. L’injection d’Anapen® doit être effectuée en intramusculaire sans délai, dès l’apparition des signes précurseurs de l’allergie. Ceux-ci peuvent survenir dans les minutes qui suivent l’exposition à l’allergène. Ils se manifestent le plus souvent par de l’urticaire, des bouffées de chaleur ou un angio-œdème, autrement dit un gonflement localisé des tissus sous-cutanés et/ou sous-muqueux. Des réactions plus sévères peuvent affecter les systèmes circulatoire et pulmonaire.
« Compte tenu de l’aspect évolutif des stocks et de l’investigation en cours du défaut de qualité suspecté, l’ANSM va être amenée à actualiser régulièrement ce point d’information », précise l’agence.