Alzheimer : pourquoi le vaccin ne marche pas encore…

12 octobre 2011

Des dizaines de chercheurs travaillent actuellement dans le monde, pour élaborer un vaccin contre la maladie d’Alzheimer. Les premiers résultats sont assez décevants, notamment en raison des effets indésirables graves observés chez certains patients. Comment rendre le vaccin plus sûr ? Une équipe française aurait enregistré des progrès importants dans ce sens.

La maladie d’Alzheimer est liée en particulier, à l’accumulation dans le cerveau d’une protéine de type particulier, le peptide amyloïde β (Aβ). L’approche qui tente beaucoup d’équipes consiste donc à développer une technique d’immunothérapie consistant à vacciner les malades avec ce peptide. Le but est évidemment que leur organisme reconnaisse ce dernier s’il venait à envahir leur cerveau, et qu’il se défende contre lui. Pourtant, les études menées jusqu’à présent onbt mis en évidence des réactions neurologiques graves chez 6% des personnes vaccinées.

Le Pr Pierre Aucouturier et ses collègues, du Laboratoire Système Immunitaire et Maladies Conformationnelles (INSERM/Université Pierre et Marie Curie) à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, ont tenté d’identifier les facteurs qui influencent les réponses de l’organisme au peptide Aβ. Pour cela, ils ont travaillé à partir d’un modèle murin, c’est-à-dire chez la souris.

De la souris à l’Homme…

Leur travail met en évidence « des facteurs génétiques contrôlant certaines cellules immunitaires qui influencent la réponse à la vaccination », expliquent les chercheurs. « Ces résultats pourraient permettre de prévenir des réactions neuro-inflammatoires, obstacle majeur à l’utilisation du vaccin chez l’Homme ». A condition bien sûr qu’ils soient transposables à l’Homme, justement…

Comme nous le confiait récemment le Pr Philippe Amouyel (Institut Pasteur de Lille), « les études les plus avancées sont actuellement dans le domaine de l’immunothérapie. De nombreux espoirs ont toutefois été déçus. C’est pourquoi nous attendons avec impatience les résultats de 6 ou 7 essais actuellement en cours. Mais ils ne devraient pas intervenir d’ici fin 2012, début 2013 ».

Chef du service de neurologie au CHU de Lyon, le Dr Bernard Croisile se montre pour sa part, pessimiste sur le sujet. « Je ne suis pas certain que la piste de l’immunothérapie tienne longtemps. Nous avons pour l’heure des essais très modestes ». A moins que cette étude de l’INSERM et de l’UPMC justement, ne vienne accélérer le processus…

  • Source : Interview du Pr Philippe Amouyel et du Dr Bernard Croisile, 20 septembre 2011 - INSERM/UPMC, 10 octobre 2011

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