Ambroisie : les pollens en avance

16 août 2022

Si les canicules à répétition font souffrir organismes et environnement, certaines espèces s’épanouissent sous la chaleur. C’est notamment le cas de l’ambroisie, cette plante envahissante et hautement allergisante dont la floraison et les pollens sont un peu en avance cette année.

Originaire d’Amérique du Nord et repérée en Europe au XVIIIe siècle, l’ambroisie a pris racine il y a une quinzaine d’année dans les vallées du Rhône et de la Loire, avant de s’étendre à une grande partie de la France. Et on n’est pas près de s’en débarrasser, si l’on en croit une étude parue dans Nature Climate Change en 2015 : des chercheurs français ont estimé que d’ici 2050, « les concentrations de pollen d’ambroisie en suspension dans l’air seront environ 4 fois plus élevées qu’aujourd’hui ».

Une expansion liée pour un tiers à la colonisation de la plante favorisée par les activités humaines (agriculture principalement) et pour deux tiers au changement climatique, selon les chercheurs. Avec pour conséquence possible l’augmentation de « l’incidence et la prévalence de l’allergie à l’ambroisie ». Car en plus d’être envahissante, l’ambroisie aime la chaleur et produit un pollen particulièrement allergène (il entraîne des symptômes chez les allergiques) et allergisant (il rend allergique des individus sains).

Allergie invalidante

En effet, « il ne suffit que de quelques grains de pollens pour qu’apparaissent les symptômes d’allergie chez les personnes sensibles », peut-on lire sur le site de l’Observatoire des ambroisies. Les symptômes de l’allergie au pollen d’ambroisie sont ceux de toutes les allergies aux pollens :

  • éternuements à répétition ;
  • congestion nasale ;
  • rougeur et larmoiement des yeux ;
  • gonflement des paupières ;
  • maux de tête ;
  • aggravation de l’asthme pour les personnes qui en souffrent.

Toutefois, selon une consultation nationale réalisée auprès de professionnels de santé en 2020, « l’allergie à l’ambroisie semble particulièrement invalidante en comparaison des autres allergies polliniques », indique l’Anses. Elle peut donc considérablement altérer la qualité de vie des allergiques, qui peuvent ressentir fatigue, irritabilité, troubles du sommeil, difficultés de concentration…

Arrachage en juillet

Pour prévenir l’apparition des symptômes de l’allergie, prenez l’habitude de fermer les vitres en voiture, rincer vos cheveux avant de vous coucher, faire sécher votre linge à l’intérieur pendant les pics polliniques et aérer tôt le matin et tard le soir.

Et si vous repérez la présence de la plante dans votre jardin et que vous voulez contribuer à lutter contre son expansion, la meilleure technique est l’arrachage manuel, afin de détruire complètement la plante. Pour éviter l’exposition aux pollens, l’opération doit être effectuée avant la floraison, idéalement fin juillet.

A noter : Pour mieux connaître les risques près de votre lieu de vie, consultez le site du Réseau National de Surveillance Aérobiologique : www.pollens.fr

  • Source : Nature Climate Change, Observatoire des ambroisies, ameli.fr – Août 2022

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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