Androcur et méningiome : mise en place d’un numéro vert

20 septembre 2018

L’ANSM vient de mettre en place un numéro vert pour informer les patients sur le risque de méningiome (tumeur des méninges) associé à une prise prolongée d’Androcur. Un médicament à base d’acétate de cyprotérone, dérivé de la progestérone indiqué dans certaines maladies hormonales féminines et certaines formes de cancer de la prostate chez l’homme.

L’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) « met en place un numéro vert pour répondre aux interrogations des patients ou de leur entourage » sur le risque de méningiome associé à la prescription prolongée d’Androcur. Il s’agit du 0 805 04 01 10 accessible gratuitement du lundi au vendredi de 9h à 19h.

Un risque multiplié par 7 ?

Cette molécule est indiquée dans certaines maladies hormonales de la femme et dans la prise en charge du cancer de la prostate chez l’homme. Au total, on estime à 57 000 le nombre de Françaises sous Androcur en 2017.

Selon les résultats d’une étude menée par l’Assurance-maladie en coopération avec le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière, « l’exposition à l’acétate de cyprotérone à forte dose expose à un risque de méningiome multiplié par 7 par rapport au groupe de femmes faiblement exposées et qui ont arrêté le traitement ». Autre point, il existe « une forte relation entre la dose et l’effet, le risque étant multiplié par plus de 20 au-delà d’une dose cumulée de 60 g, soit environ 5 ans de traitement à 50 mg par jour ou 10 ans de traitement à 25 mg par jour (lorsque le traitement est pris 20 jours par mois) ».

Une vigilance depuis 2009

Suite à l’annonce des résultats de cette étude par l’ANSM, de nombreuses patientes ont indiqué ne pas avoir été prévenues du sur-risque. Et ce, alors que « l’acétate de cyprotérone fait l’objet d’une surveillance particulière [en lien avec le risque de méningiome] depuis 2009 ».

L’ANSM devrait livrer de nouvelles recommandations à la mi-octobre. Ce qui « déclenchera un arbitrage auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA) afin de réévaluer le bénéfice/risque de l’acétate de cyprotérone au niveau européen ».

A noter : Si vous êtes sous Androcur, pensez à « consulter votre médecin, sans urgence », conseille l’ANSM. Le but étant de « discuter de l’intérêt de la poursuite de votre traitement et évaluer la réalisation d’éventuels examens complémentaires ».

*endocrinologues, endocrinologue-pédiatres, gynécologues, neurochirurgiens et dermatologues
**« tumeur, le plus souvent bénigne, qui se développe à partir des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière (les méninges). »

  • Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, le 20 septembre 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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