Anorexie : l’importance d’un suivi pendant et après la grossesse
08 juillet 2019
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Malgré les épreuves, certaines femmes ayant souffert d’une anorexie parviennent à tomber enceintes. Sont-elles exposées à des risques particuliers ? Quel suivi doit leur être proposé ?
« La prise en charge d’une femme enceinte ayant souffert d’anorexie nécessite l’implication d’une équipe pluridisciplinaire », souligne le Dr Agnès Colombel. L’équipe doit être ainsi composée d’un obstétricien, d’un psychiatre et d’un professionnel chargé de la nutrition. « Il est également important que la patiente voit toujours les mêmes intervenants. » En effet, même si leur anorexie est stabilisée, ces femmes sont exposées au risque de voir leurs troubles revenir avec la grossesse.
Quelles conséquences pour la future mère ?
Si le trouble du comportement alimentaire réapparaît au cours de la grossesse, la femme enceinte peut souffrir de vomissements importants. Ces patientes présentent un risque plus élevé d’anémie, de stress et d’anxiété.
Quelles conséquences pour le fœtus ?
Côté fœtus, le risque de fausse couche est augmenté, tout comme celui de retard de croissance intra utérin et de naissance prématurée. Ces conséquences sont liées à des carences nutritionnelles, car ces patientes évitent de consommer des graisses et des protéines, alors que leur corps en a besoin.
La bonne nouvelle c’est que souvent ces patientes « font beaucoup d’efforts pour leur bébé. Elles sont consciencieuses et parviennent à mettre en veille leur trouble », indique Agnès Colombel.
Le post-partum, une période sensible
Mais après la grossesse, la situation se dégrade souvent. « Il y a beaucoup de dépressions du Post partum chez ces patientes », révèle le Dr Colombel. « C’est une grande inquiétude pour nous sans que nous en connaissions les causes. » Parmi les hypothèses, « on peut avancer la chute des hormones de la grossesse ainsi que la transformation physique associée à celle-ci. De plus elles n’ont plus besoin de faire d’effort alimentaire pour leur enfant », précise-t-elle.
Cette période est donc sensible et nécessite un suivi rapproché avec un psychiatre connu de la patiente.
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Source : interview du Dr Agnès Colombel du CHU de Nantes, juin 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet