Anti-inflammatoires : économiser des milliers de morts chaque année…
19 novembre 2001
Les Coxibs, ces anti-inflammatoires qui ménagent la muqueuse gastrique, représentent un progrès majeur. Ils devraient systématiquement remplacer les anti-inflammatoires conventionnels, assurent les auteurs d’un article paru dans le dernier numéro de La Lettre du Rhumatologue.
Il y a quelques mois, un article du Journal of the American Medical Association signalait ” une éventuelle augmentation du risque cardio-vasculaire ” chez des malades prenant un Coxib par rapport à d’autres, qui prenaient un anti-inflammatoire doté de propriétés fluidifantes sur le sang. Les auteurs avaient compilé deux études différentes et… difficilement comparables. Une approche critiquée par de nombreux experts, qui dénoncent des approximations susceptibles de biaiser les résultats.
L’agence française de Sécurité sanitaire (AFSSaPS) a souligné que ces travaux n’apportaient aucune donnée nouvelle. Elle a rappelé que les Coxibs n’ont pas d’effet sur l’aggrégation plaquettaire ” et que cette particularité doit être présente à l’esprit lors de la prescription d’AINS chez des patients présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire. ”
Là en effet est la question. Impossible de comparer un anti-inflammatoire qui agit sur la fluidification du sang – comme l’aspirine – avec un autre sans effet sur ce paramètre comme les Coxibs. En revanche, chez un arthrosique ou un rhumatisant qui souffre, l’inflammation et la douleur doivent être contrôlées sans léser l’estomac. Car le danger peut être vital.
Comme le souligne La Lettre du Rhumatologue, ” les Coxibs réduisent de 50% à 65% le risque de complications digestives graves des AINS – hémorragies, perforations, ulcères cliniques… – potentiellement mortelles. ” Environ 2 000 morts en Grande-Bretagne et 16 500 aus Etats-Unis. Et ” l’ensemble des experts nationaux et internationaux (…) recommandent que s’il y a indication à utiliser un AINS, un Coxib soit le choix de première intention. “