Movember : un mois pour sensibiliser les hommes à leur santé sexuelle

10 novembre 2025

Plusieurs études le confirment, les hommes consultent moins que les femmes. En cause, notamment, la persistance de tabous et un conditionnement social toujours bien ancré. Movember pourrait être l’occasion de lever certains freins.

Movember est un mois de sensibilisation aux cancers masculins, les cancers de la prostate et du testicule. C’est aussi l’occasion d’aborder la santé masculine dans sa globalité et notamment la santé sexuelle. A ce sujet, les chiffres du SexReport 2025 d’Adam et Eve, boutique érotique en ligne, témoignent de troubles sexuels qui doivent être pris au sérieux et concernent de nombreux hommes.

Pour mémoire, selon la définition de l’OMS : « la santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. »

Une réalité loin des idées reçues

Ainsi, selon cette enquête d’Adam et Eve, 6  % des hommes ont du mal à atteindre l’orgasme, 16  % déclarent une éjaculation précoce et 10  % se sentent sous pression pendant les rapports. Et loin de cette nécessité de la performance à laquelle la sexualité masculine est encore trop souvent associée, un homme sur cinq reconnaît ne pas toujours avoir envie de sexe, et 18 % déclarent avoir déjà connu une faible libido. Quant à leurs attentes, elles sont souvent loin des clichés. Selon ce même sondage, 47 % d’entre eux estiment qu’un rapport est réussi quand leur partenaire se sent bien, et 43 % valorisent avant tout le partage du plaisir, indépendamment de l’orgasme.

Pourtant ces sujets restent difficiles à aborder avec un spécialiste pour beaucoup d’hommes. « Movember, ce n’est pas juste l’occasion de se laisser pousser la moustache. C’est avant tout l’opportunité pour chaque homme de consulter son urologue, afin d’aborder avec lui les sujets trop souvent passés sous silence, car liés à la sexualité. En matière de prévention, une telle démarche ne peut être que profitable », explique le Dr. Charles Lainé, urologue à la clinique urologique de Nantes Atlantis (Loire-Atlantique).  Selon le spécialiste, l’urologue est une porte d’entrée intéressante pour évoquer ces difficultés sans forcément prendre d’emblée un rendez-vous chez un sexologue. Il rappelle qu’une consultation chez l’urologue est conseillée dès 50 ans, 45 en cas d’antécédent familial. La prise en charge est médicale, mais peut s’accompagner d’un soutien psychologique si nécessaire.

Quid de la santé reproductive ?

La santé reproductive des hommes est également concernée, d’autant plus que les dernières données sont alarmantes. Selon une méta-analyse publiée en novembre 2022, la concentration moyenne de gamètes dans le sperme des hommes a été divisée par deux en l’espace de 45 ans. Elle était de 101 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme en 1973, contre 49 aujourd’hui. Soit une chute de 52 millions !

Pollution, perturbateurs endocriniens, mode de vie moderne (sédentarité, alimentation, stress…), dans un couple infertile, le facteur masculin est impliqué dans près d’un cas sur deux selon la clinique d’urologie Nantes Atlantis. Dans ce domaine, il est donc primordial que les hommes soient également impliqués. « La fertilité n’est pas qu’une affaire de femmes. Les hommes doivent eux aussi s’informer, consulter et adopter une meilleure hygiène de vie », appuie le Dr. Charles Lainé.

  • Source : Inserm, clinique urologique Nantes Atlantis, SexReport Adam et Eve

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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