Des antioxydants contre le cancer du poumon ?

10 avril 2017

Une étude épidémiologique conduite par l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) suggère que des apports alimentaires élevés en caroténoïdes et en vitamine C ont un effet protecteur contre le cancer du poumon. Les auteurs ont ainsi constaté que l’acide ascorbique réduit le risque de cancer du poumon chez les grandes fumeuses alors que la bêta-carotène et le lycopène jouent le même rôle chez les hommes qui fument beaucoup. Des résultats à interpréter prudemment.

Réalisée à partir des données d’une étude cas-témoins sur le cancer du poumon, cette étude montre que « des apports élevés en bêta-carotène, alpha-carotène, bêta-cryptoxanthine, lycopène et en vitamine C seraient associés à un risque moindre de carcinome épidermoïde, alors que les apports en bêta-carotène et alpha-carotène diminueraient le risque d’adénocarcinome. Des apports moyens et élevés en bêta-cryptoxanthine et lycopène réduiraient le risque de carcinome à petites cellules ».

Ne pas se tromper de discours

Si les chercheurs suggèrent un effet protecteur de la vitamine C contre le cancer du poumon chez les femmes qui n’ont jamais fumé, ils ont aussi constaté que la vitamine diminuerait le risque de cancer du poumon chez les grandes fumeuses. Le même constat a été dressé pour le bêta-carotène chez gros fumeurs. Et cette conclusion peut porter à confusion. Il est en effet facile d’imaginer un consommateur se dire : « je peux continuer à cloper, il suffit que je mange d’avantage de carottes ! »

Grosse erreur ! Notons en effet qu’il ne s’agit là que d’une étude cas-témoin. En clair, un travail observationnel et statistique. Trop préliminaire pour tirer de conclusions définitives.

Rappelons que le tabagisme est le plus important facteur de risque du cancer du poumon. Lequel demeure encore la principale cause de mortalité par cancer dans le monde. Si le contenu de l’assiette a sûrement un rôle à jouer dans la prévention, le meilleur remède reste de ne pas fumer.

  • Source : Institut national de la recherche scientifique, 8 mars 2017

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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