Antioxydants et oméga 3 : l’association qui en met plein les yeux
08 juillet 2015
©Phovoir
De nombreux compléments alimentaires enrichis en antioxydants et en acides gras oméga 3 sont vantés, ici et là, pour leurs bienfaits sur la rétine, notamment pour prévenir une éventuelle dégénérescence. Des chercheurs de l’INSERM ont cherché à savoir si ces vertus étaient avérées ou si elles n’étaient que… poudre aux yeux !
« Des études relatent des bénéfices, pas toujours très clairs d’ailleurs, de composants isolés : certaines vitamines, les oméga-3… Mais aucune évaluation médicale n’est effectuée lors de la mise sur le marché d’un mélange de ces molécules », explique Isabelle Ranchon-Cole, responsable de ce projet. « Nous avons voulu tester la capacité réelle de l’un de ces produits à protéger la rétine dans un contexte de dégénérescence induite par la lumière ».
Dans ce but, durant une semaine, les chercheurs ont enrichi l’alimentation de rats à l’aide d’un complément nutritionnel contenant des antioxydants, de l’huile de poisson riche en acides gras oméga-3 et des oligoéléments. Un second groupe d’animaux, a reçu quant à lui de l’eau à la place du complément.
Après la semaine de supplémentation, certains animaux ont été exposés à une lumière cyclique (12 heures de lumière puis 12h de nuit) de forte intensité. Cette exposition déclenche normalement chez eux une dégénérescence de la rétine. A noter que les rats vivaient jusque-là dans un milieu faiblement éclairé.
Les chercheurs ont alors constaté que cette simple semaine a suffi pour entraîner, entre autre, une modification de la composition lipidique des rétines, sans altération de la structure, et de leur fonction globale. De plus, « ce complément nutritionnel a permis de protéger les rétines de la dégénérescence induite par la lumière, alors que ce phénomène délétère était flagrant chez les animaux contrôles », continue Isabelle Ranchon-Cole.
Seul bémol, « les doses quotidiennes utilisées dans cette étude étaient proportionnellement supérieures à celles consommées par l’Homme et la durée du traitement plus courte. Par conséquent, il serait intéressant d’évaluer l’effet de doses moins importantes administrées plus longtemps », précise la chercheuse.
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Source : INSERM, unité 1107 INSERM/Université d’Auvergne, laboratoire de Biophysique neurosensorielle, Clermont-Ferrand, 29 juin 2015
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet