Antitussifs et antihistaminiques : la nouvelle drogue des jeunes ?

11 mars 2016

« L’abus de médicaments antitussifs opiacés et antihistaminiques H1, à des fins récréatives, a été mis en évidence chez des adolescents ou des jeunes adultes. » L’Agence nationale du Médicament (ANSM) alerte ainsi les professionnels de santé sur ce sujet, qui semble prendre de l’ampleur ces dernières années. 

L’ANSM indique une augmentation de l’usage détourné d’antitussifs opiacés associés aux antihistaminiques H1. Délivrés avec ou sans ordonnance, ces médicaments peuvent être utilisés par des adolescents ou des jeunes adultes à des fins « récréatives » ou de « défonce ».

Ils préparent ainsi une boisson, appelée « purple drank », composée généralement de sirops à base de codéine, de prométhazine et de soda. « Son émergence date de la fin des années 1990 aux Etats-Unis, où elle constitue actuellement un problème de santé publique chez les jeunes ».

Rappelons que la codéine est un opiacé indiqué chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte dans le traitement symptomatique de la toux ou des douleurs d’intensité modérée à intense. La prométhazine est un antihistaminique H1 indiqué dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques et en cas d’insomnies occasionnelles. « Ces deux médicaments se présentent sous différentes formes utilisées pour la fabrication du « purple drank » : comprimé, sirop et solution buvable.

Vigilance pour les professionnels de santé 

Alors que les premiers signalements ont été rapportés au réseau d’addictovigilance de l’ANSM en 2013, une nette augmentation a été constatée depuis lors. « Il s’agit de demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d’officine mais aussi de cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation », signale l’ANSM.

Compte-tenu de l’augmentation rapide et de la persistance des signalements de l’usage détourné de ces médicaments, l’ANSM a diffusé une mise en garde aux professionnels de santé. Il leur est ainsi demandé « d’être particulièrement vigilants face à toute demande de médicaments contenant un dérivé opiacé ou un antihistaminique qui leur semblerait suspecte et émanant en particulier de jeunes adultes ou d’adolescents ».

  • Source : ANSM, 10 mars 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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