Appel au 15: savoir ne pas hésiter

« En présence d’une douleur de type angineux – c’est-à-dire une oppression dans la poitrine irradiant éventuellement de façon douloureuse dans le dos et le bras gauche et évoquant une angine de poitrine, ndlr – qui se prolonge pendant plus de 10 à 15 minutes, appelez directement le SAMU en composant le 15 au lieu de chercher à joindre un médecin de ville. Sinon la nécrose du myocarde sera déjà constituée à l’arrivée des secours. Il sera trop tard pour donner ses meilleures chances au patient ». Lors du dernier Médec à Paris, le Pr. Leriche (CHU de Tours) a lancé un beau pavé dans la mare des tenants de la coordination des soins en ville. A-t-il eu tort? Probablement pas car ainsi qu’il l’a rappelé « il est très rare qu’une douleur angineuse banale dure plus de cinq minutes.

Par ailleurs, tout phénomène douloureux de ce type qui se prolonge plus de 10 minutes donne systématiquement lieu à une hospitalisation pour examens complémentaires ». Cette prise de position revêt une importance particulière à la lumière des études menées sur l’évaluation de la thrombolyse, technique qui permet de dissoudre le caillot responsable d’un infarctus du myocarde. Les travaux rapportés dans Cœur et Santé ont porté sur près de 60.000 patients. Ils ont montré que ce traitement permet de sauver 65 vies pour 1.000 personnes traitées durant la première heure, mais seulement 37 pour 1.000 personnes soignées entre 1 heure et 2 heures après l’infarctus et de moins en moins par la suite… La mise en œuvre rapide d’un traitement est donc bel et bien une urgence vitale. La mise en œuvre rapide d’un traitement est donc bel et bien une urgence vitale.

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  Source : Cœur et santé N°109, 09-10/98