Une appli pour décrypter… « votre profil solaire »
25 juillet 2014
« La sensibilité de la peau liée à la surexposition solaire concerne tout le monde », prévient le Dr Christophe Budane. ©Institut Français Soleil & Santé.
« En deux questionnaires, l’application smartphone Diagnostic Solaire permet à chacun d’estimer sa sensibilité et son risque au soleil », explique l’Institut Français Soleil & Santé (IFSS), initiateur du programme. Mais selon le Dr Christophe Bedane, dermatologue au CHU de Limoges, ce dispositif n’informerait que « très partiellement des risques liés à la surexposition aux rayons UV »…
Votre peau supporte-t-elle les rayons du soleil ? Quel est votre capital-bronzage pour l’été ? Pour « mieux se connaître avant de s’exposer aux rayons UV », l’IFSS a développé l’application Diagnostic Solaire. Disponible gratuitement sur smartphone Apple et Android, elle est censée renseigner – en répondant à deux séries de questionnaires – sur la sensibilité de votre derme au soleil. L’objectif, « évaluer en quelques minutes votre phototype », soit la capacité de votre peau à bronzer.
Mais pour le Dr Christophe Bedane, à aucun moment l’utilisateur ne peut déterminer son phototype. « Les tests sont rédigés par des dermatologues, d’où la précision des questions et réponses. Mais les conseils générés en fin de test sont très sommaires ». A tel point que certains éléments mettraient davantage en avant la prise de risques qu’elle ne la préviendrait.
« Le risque 0 n’existe pas »
Exemple, « dans la seconde partie du test, les personnes peu sensibles au soleil se voient informer qu’elles ne présentent pas de contre-indication à l’exposition aux UV », détaille le Dr Bedane. Et à la fin du questionnaire, quel que soit le degré de sensibilité, l’utilisateur apprend qu’il doit adapter son comportement, à la plage ou en cabine UV. « Implicitement, cela suggère que si vous bronzez facilement, vous ne présentez pas de contre-indication pour vous rendre en cabine de bronzage », indique le Dr Christophe Budane.
« S’il s’agit de déculpabiliser les gens, c’est réussi. Mais les cabines de bronzage, reconnues pour leur haut risque cancérigène, n’ont strictement aucune place dans la préparation de la peau au soleil », relève le Dr Christophe Budane. Au-delà de la crème et de la vigilance quant aux horaires d’exposition, « la protection solaire la plus efficace est de limiter le temps passé sous les UV. D’autant que trois séances de trente minutes d’exposition au soleil par semaine suffisent à recharger le capital en vitamines D », conclut le Dr Bedane.
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Source : Institut Français Soleil & Santé, juin 2014.
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet