











Un accord ayant été trouvé entre les pouvoirs publics et le groupe japonais Toyal, Jean Lassalle, le député UDF des Pyrénées-Atlantiques a cessé sa grève de la faim. Après 39 jours de jeûne, il va entamer la délicate phase de reprise nutritionnelle.
“Elle doit être très progressive” insiste le Pr Monique Romon du service de nutrition du CHRU de Lille. “Chez une personne dénutrie, il s’agit en effet d’éviter le syndrome de renutrition qui peut survenir lorsque la réalimentation est trop brusque et trop riche en glucides.” Ce syndrome se caractérise notamment par des troubles neuro-musculaires et cardiaques “et peut entraîner la mort“, confirme-t-elle.
C’est la raison pour laquelle la reprise nutritionnelle est placée sous étroite surveillance médicale. Une surveillance qui peut durer 3-4 jours jusqu’à une semaine. “Les premiers jours, le patient mange de toutes petites quantités d’aliments, réparties sur la journée. La réalimentation débute par un faible apport calorique qui augmentera petit à petit” poursuit le Pr Romon. Il s’agit également de ménager le tube digestif “qui n’a pas fonctionné pendant quarante jours et qui s’est atrophié. L’objectif est donc aussi d’éviter l’intolérance digestive“.
Cette première phase passée, “la nature reprend ses droits” enchaîne-t-elle. “La personne va remanger spontanément. L’organisme va se réguler naturellement et le poids antérieur sera regagné en quelques semaines voire en quelques mois“. Et le Pr Romon d’ajouter enfin, “qu’au-delà du point de vue nutritionnel, une personne dénutrie est moins résistante aux infections. Il faut donc aussi veiller à ce paramètre“.
Source : Interview du Pr Monique Romon - Crédit photo André Laxalt
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