Après le déremboursement, les prix font boum!

29 septembre 2006

Des augmentations qui peuvent aller jusqu’à 349% ! Le déremboursement par l’Assurance-maladie, en mars dernier, de 152 médicaments a entraîné une envolée des prix. Ces derniers varient désormais fortement d’une pharmacie à une autre.

Le mensuel 60 millions de Consommateurs révèle que dans une même pharmacie, entre le début et la mi-2006, le prix moyen de 21 médicaments -déremboursés en mars- a tout simplement doublé ! Avec des hausses qui varient de 33% à… 349%. Certains prix ont donc été multipliés par 4,5.

Ces médicaments, pourtant dénoncés par l’Assurance-maladie pour leur “service médical rendu insuffisant”, sont pour certains des blockbusters de la pharmacie familiale. Par ailleurs, si le prix de certaines boîtes a peu augmenté, leur volume de contenu lui, a fortement diminué. Il est ainsi passé de 30 à 18 sachets-doses par boîte de Mucomyst pour un prix augmenté de 33%.

Contacté par Destination Santé, le Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens “préfère ne pas s’exprimer sur un sujet économique“. Les syndicats d’officinaux eux, déplorent. “Ces augmentations ne reflètent pas la marge du pharmacien” précise non sans ironie Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’Union syndicale des Pharmaciens d’Officine (USPO). “Le prix final d’un médicament est principalement dicté par son fabricant. Suite à ces déremboursements, les industriels ont effectivement augmenté leurs prix, devenus libres, après 15 ans de prix fixes“.

Comparer les prix…
L’opportunité était trop belle. Sans oublier que les vagues de déremboursement ont fait chuter le volume des ventes. “L’augmentation permet aussi au fabricant de se rattraper par rapport aux baisses de volumes“. Le pharmacien -voire le répartiteur en milieu de chaîne- répercutent donc ces hausses “en conservant les mêmes marges en pourcentage” nous assure Gilles Bonnefond, au nom des pharmaciens. Bref, jusqu’à la caisse, tout le monde est gagnant !

Nous sommes désormais sur un marché concurrentiel, souhaité par le législateur” poursuit-il. Ce qui signifie que le prix d’un même médicament peut varier d’une officine à une autre, selon que le produit en question a été plus ou moins bien négocié par le pharmacien. Est-ce à dire que les petites structures vont être désavantagées ? Vraisemblablement. Même si “la grande majorité des pharmacies est organisée en groupements“. Comme le soulignent nos confrères de “60 millions”, “avant d’acheter un médicament, il va falloir comparer“. Comme pour un kilo de légumes ou un téléviseur…

  • Source : 60 Millions de Consommateurs, n°409 - Interview de Gilles Bonnefond (USPO), 28 septembre 2006 - Photo Lulujerem-Fotolia

Destination Santé
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