











Accueil » Santé Publique » Travail » Après un accident comme l’explosion d’AZF, soyez à l’écoute de vos oreilles !
Parmi bien d’autres répercussions, l’explosion de Toulouse est à l’origine de troubles auditifs. Négligés parce qu’invisibles, ils concerneraient des milliers de personnes. Et le rapport de l’Institut de Veille sanitaire (InVS) recommande un dépistage systématique devant tout signe d’atteinte auditive «chez les personnes présentes, au moment de l’explosion, dans un rayon d’environ 1,7 km autour du site.»
Pour le Dr Jean-Jacques Valenza, ORL à Nantes, «une explosion comme celle-ci provoque la destruction d’un certain nombre de cellules de l’oreille interne. Il peut y avoir une récupération au bout d’un certain temps, ou l’existence d’un acouphène qui s’installe».
L’acouphène correspond à la perception d’un son – tintement, sifflement ou bourdonnement – sans que des sons véritables ne parviennent à l’oreille. Un son virtuel donc, mais bien gênant car il n’existe pas de traitement… Si vous percevez un sifflement, vous devez donc «impérativement faire un bilan pour savoir où vous en êtes.»
Si la gêne ne peut être traitée, vous pouvez éviter qu’elle s’aggrave. En évitant les niveaux de bruit trop élevés : boîtes de nuit, concerts ou certaines ambiances d’ateliers. Ou alors, équipez-vous de boules Quies ou d’un casque antibruit ! Faute de quoi votre acouphène deviendra de plus en plus gênant…
Plus grave encore, l’explosion d’AZF a provoqué des traumatismes sonores avec perte auditive. Parfois imperceptible… au début. Quelques signes doivent vous alerter. «Les traumatismes sonores entraînent en général des pertes auditives sur les sons aigus et modifient ensuite l’intelligibilité d’une discussion. Par exemple dans un mot comme bicyclette vous n’entendrez pas le ‘ i’ mais ‘ beclette’ au lieu de bicyclette».
Si vous éprouvez ce type de problème pendant une discussion, prenez rendez-vous avec un ORL. Il fera un audiogramme sur l’ensemble des fréquences sonores. Pour Jean-Jacques Valenza en effet, il est indispensable «d’étudier toutes les fréquences quand il y a eu un traumatisme sonore. Car il peut y avoir une perte auditive sur une fréquence très précise, sans que vous ne vous en rendiez compte.» Une hypoacousie qui peut évoluer vers la surdité.
Source : JAMA, 10 septembre 2002
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