Arthrose: les doigts en première ligne

Moins connue que l’arthrose des genoux ou du coccyx, l’arthrose des doigts est pourtant la plus fréquente après celle des vertèbres cervicales. Comme l’a rappelé le Pr. Thomas Bardin (Hôpital Lariboisière de Paris) à l’occasion du dernier Médec, elle affecte essentiellement des femmes et ses premières manifestations sont le plus souvent observées au moment de la ménopause. Sur un plan fonctionnel, ce n’est pas une maladie grave à proprement parler. Elle n’entraîne pas d’invalidité importante les gestes les plus précis et les plus fins étant seuls rendus difficiles. Le retentissement de cette arthrose n’est donc pas comparable à ce qu’il est dans d’autres localisations.

En revanche, la douleur est bien présente: très vive, irrégulière et inconstante, elle apparaît au moment des crises et peut ensuite disparaître pendant des semaines. Elle est bien sûr aggravée par le mouvement et les petits chocs mécaniques. Les utilisatrices de claviers informatiques, les conductrices de véhicules ou de machines sont ses premières victimes et remarquent, plus tôt que d’autres, ses lésions caractéristiques qui se manifestent par de petites excroissances en formes de « boules » à la jonction des phalanges. Elles doivent en parler rapidement à un médecin. Car si l’arthrose ne se guérit pas elle peut être enrayée. Les antalgiques permettent de contrôler efficacement la douleur et l’inflammation peut être endiguée par l’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ces derniers – notamment sous forme de gels particulièrement faciles à utiliser dans cette localisation – sont très efficaces pour empêcher ou ralentir la progression de la maladie.

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  Source : Learning & memory, octobre 1999