Aspirine et prévention du cancer colorectal : d’abord une question de dose

12 février 2004

On sait depuis longtemps que l’aspirine réduit les risques de polypes susceptibles d’évoluer vers un cancer colorectal. Mais à quelle dose ? Jusqu’à présent, mystère. Pourtant, avec 16 000 morts par an en France, c’est un véritable enjeu.

Andrew Chan et ses collègues de l’hôpital du Massachusetts aux Etats-Unis, ont voulu répondre à la question, nourrissant le secret espoir d’utiliser l’aspirine en traitement préventif du cancer colorectal. Dans un premier temps, ils ont vérifié les bienfaits de l’aspirine contre les tumeurs, en analysant les données d’une enquête sur près de 27 000 personnes. En accord avec les précédentes études, ils ont ainsi constaté que les sujets qui prenaient régulièrement de l’aspirine avaient effectivement un risque de tumeur inférieur de 25%.

Andrew Chan a ensuite évalué la dose à partir de laquelle ce bénéfice est observé. ” La meilleure protection est obtenue avec deux sachets d’aspirine par jour à la dose nourrisson. Or cette posologie est considérée comme élevée par les experts. Et surtout elle n’est pas sans risque, exposant (le patient) à des effets secondaires, notamment hémorragiques “.

Il n’est donc pas question de recommander l’aspirine à des fins préventives contre le cancer colorectal. La dose nécessaire est trop importante pour être prescrite à tout un chacun. C’est au cas par cas qu’il faudra décider de l’intérêt du traitement. ” Le rapport bénéfice/risque peut varier d’un patient à l’autre selon son mode de vie et ses prédispositions génétiques, deux facteurs clés du cancer colorectal “, rappelle en effet Andrew Chan.

  • Source : Annals of internal medecine, février 2004

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