Asthme : la bedaine au banc des accusés !

28 septembre 2011

Anodine ou « exotique », la bedaine ? Pas vraiment. Au-delà des risques cardiovasculaires auxquels il est désormais bien connu qu’elle est associée, l’obésité et a fortiori l’obésité abdominale augmenteraient également le risque d’asthme. C’est la conclusion de médecins norvégiens, qui viennent de publier une étude présentée au dernier Congrès de la Société européenne des maladies respiratoires (ERS), qui se tient actuellement à Amsterdam (Pays-Bas).

« L’excès de graisse abdominale a été associé à de nombreuses affections telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires », explique le Dr Ben Brumpton de la Norvegian University of Science and Technology à Trondheim. « En revanche, nous disposons encore de très peu de données quant à ses relations éventuelles avec la fonction pulmonaire. C’est pourquoi, nous avons voulu en savoir plus ».

Pour cela, le Dr Brumpton et ses collègues se sont basés sur les données d’une grande étude de santé publique norvégienne, la Norvegian Nord-Trondelag Health Study. Plus de 23 000 de leurs concitoyens ont été suivis pendant 11 ans. Ce qui pour un pays de 5 millions d’habitants, constitue une cohorte réellement robuste.

Les auteurs ont observé que le risque d’asthme était 44% plus élevé chez les patients présentant une obésité abdominale seule. Contre « seulement » 38% chez les participants présentant une obésité qualifiée de « normale » par l’auteur. Autrement dit une obésité affectant l’ensemble du corps, avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30… Et lorsque les deux « types » d’obésité sont associés ? Le risque d’asthme bondit de 80% !

Surveillez votre tour de taille

Si la corrélation entre l’obésité – abdominale mais pas seulement – et le risque d’asthme apparaît nette, l’explication l’est toutefois beaucoup moins. « A ce stade, plusieurs pistes sont avancées, qui concernent notamment un développement de l’insulino-résistance », enchaine Brumpton. « Nous devons désormais approfondir la question. Ce sera justement l’objectif de nos prochains travaux ».

Rappelons que pour mesurer son tour de taille, il convient de placer un mètre de couturière au niveau de la crête iliaque, juste sur le dessus de la hanche. La valeur standard admise pour une femme est inférieure à 80 cm. Au-delà de 88 cm, les spécialistes parlent d’un tour de taille extrêmement élevé. Chez l’homme, il doit être inférieur à 94 cm. Et au-delà de 102 cm, c’est l’obésité abdominale.

Un conseil : mesurez régulièrement votre tour de taille. Plus encore que les chiffres bruts, suivez son évolution. Comme le souligne le Dr Boris Hansel, endocrinologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) dans son ouvrage consacré à ce sujet, une augmentation importante doit vraiment constituer un signal d’alerte. Au même titre d’ailleurs qu’une élévation considérée comme minime (1 cm par an), mais régulière et sur le long terme…

  • Source : De notre envoyé spécial au congrès de l’European Respiratory Society, Amsterdam, 24-28 septembre 2011 - Surveillez votre ventre -Attention au syndrome de la bedaine, Dr Boris Hansel, Editions Hachette Pratique, 128 pages, 9,90 euros.

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