Asthme : le point sur les traitements

16 mai 2003

Pratiquement un patient sur trois souffrant d’asthme modéré persistant ne bénéficie pas d’un traitement adapté ! Et pourtant cette maladie, qui est loin d’être bénigne puisqu’elle provoque chaque année plus de 2 000 morts en France, se soigne parfaitement. Elle ne doit pas non plus empêcher une vie normale… si le malade est bien suivi et traité.

« Autant d’asthmatiques, autant d’asthmes différents » nous explique Marie-Dominique Le Borgne, présidente de l’association Asthme et Allergies dans l’Indre-et-Loire. « Quel que soit le traitement, il faut l’observer. Si à un moment donné on en a assez, il faut le dire. Négocier avec le médecin une modification du traitement pour continuer à le suivre. Il faut que les malades comprennent, que pour se soigner correctement, dans l’asthme contrairement à d’autres pathologies, il faut prendre son traitement à titre préventif. »

Le traitement de fond de la maladie asthmatique est en effet un combat incessant contre l’inflammation des bronches, responsable des symptômes de l’asthme. Avec comme arme de choix les corticoïdes pris par voie inhalée. Pourtant, ces derniers ne suffisent pas toujours à obtenir un bon contrôle de l’asthme. D’abord parce que l’augmentation des doses – qui peut présenter des risques d’effets secondaires – a ses limites. Mais aussi parce que certaines voies de l’inflammation bronchique ne sont pas accessibles aux dérivés de la cortisone.

Pour preuve, 20% à 40% des patients se plaignent de symptômes résiduels et de qualité de vie altérée, signes d’un contrôle insuffisant de l’inflammation bronchique, en dépit d’un traitement bien suivi. Dans le Panorama du Médecin, le Pr Antoine Magnan, du service de pneumo-allergologie à l’hôpital Sainte Marguerite de Marseille, explique ainsi qu’une nouvelle étude « conforte… l’intérêt d’associer un anti-leucotriène à un corticoïde inhalé chez des asthmatiques mal contrôlés par un corticoïde seul en traitement de fond ». Et le spécialiste d’ajouter que « l’association de cet anti-leucotriène peut faciliter l’observance, du fait de la simplicité offerte par son administration sous la forme d’un comprimé quotidien le soir au coucher. »

Prendre régulièrement son traitement contre l’asthme, c’est évidemment fondamental pour empêcher la survenue des crises. L’important, c’est d’an-ti-ci-per. Pour Marie-Dominique Le Borgne, « nous avons trop tendance à nous soigner quand le symptôme se présente. On a un mal de tête, on prend un cachet ; on a mal à l’estomac, on prend un produit contre les aigreurs… Mais dans l’asthme, cela fonctionne totalement différemment. Il faut anticiper, prendre le traitement avant la crise pour ne pas subir les manifestations de la maladie. Souvent, on n’a pas le réflexe de se soigner comme ça, surtout au début parce que l’asthme est une maladie chronique qui s’étend dans le temps. »

C’est vrai. Comme toute maladie chronique, l’asthme doit en quelque sorte s’apprivoiser. D’où l’intérêt des associations de patients, des écoles de l’asthme, de l’accompagnement global du malade… Tout ce qui concourt à ce que les asthmatiques – et leur entourage lorsqu’il s’agit d’enfants – connaissent bien leur maladie. Afin de mieux la dompter. Vous pouvez vous adresser à l’Association Asthme et Allergies par son numéro vert, 0 800 19 20 21 ou par courrier au 3, rue Hamelin – 75116 Paris. Et par internet sur www.asmanet.com

  • Source : Etude ASMAIR ; Programme d’actions, de prévention et de prise en charge de l’asthme 2002-2005 – Ministère de la santé

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