Asthme prémenstruel : quand faut-il y penser ?

25 janvier 2024

L’asthme prémenstruel est une exacerbation des symptômes d’asthme le plus souvent avant la survenue des règles. Les variations hormonales seraient en cause.

Toux sèche, respiration sifflante, difficulté à respirer… L’asthme prémenstruel est une aggravation des symptômes de l’asthme liée au cycle menstruel. « L’asthme prémenstruel survient généralement avant l’arrivée des règles, beaucoup plus rarement après les règles. Il s’agit de variation des symptômes de l’asthme en fonction du cycle menstruel », explique le Pr Camille Taillé, pneumologue à l’hôpital Bichat à Paris.

Deux hypothèses peuvent expliquer l’asthme prémenstruel, un phénomène peu étudié et mal documenté. « On suppose que les variations hormonales au cours du cycle sont responsables de ces variations de symptômes. On sait en effet que les bronches ont des récepteurs sensibles aux œstrogènes et à la progestérone », analyse notre interlocutrice. Ainsi, les variations des hormones féminines influenceraient la réactivité bronchique et, avec elle, les symptômes respiratoires. Pour rappel, les taux d’œstrogènes et de progestérone chutent avant les règles. Le taux d’œstrogènes remonte après les règles, et celui de progestérone après l’ovulation.

Deuxième hypothèse : « une possible rétention de fluide dans les bronches au moment du cycle. Les symptômes pourraient alors être liés à de l’œdème bronchique », poursuit la pneumologue.

Tenir un journal des symptômes

Selon la littérature, environ 30 à 40 % des femmes asthmatiques seraient concernées par l’asthme prémenstruel. Le fait de présenter un asthme mal contrôlé n’est pas un facteur de risque. « Il s’agit seulement d’observations mais ces femmes présentent souvent un asthme plus sévère, elles sont un peu plus âgées que celles qui n’ont pas d’asthme prémenstruel et sont plus souvent obèses », énumère Camille Taillé.

Afin de déterminer s’il s’agit ou non d’un asthme prémenstruel, la spécialiste conseille de tenir un journal de la survenue des symptômes et des règles, sur plusieurs cycles, ce qui permettra de confirmer le diagnostic. « Si c’est bien cela dont il s’agit, un contraceptif oral, pour bloquer les cycles et donc les variations d’hormones, sera prescrit par un gynécologue, précise la spécialiste. Si pour diverses raisons, un contraceptif oral est contre-indiqué, alors on recommande à la patiente de majorer son traitement quand les symptômes s’aggravent ».

Sur le site de l’Assurance maladie, Ameli.fr, il est en outre préconisé d’arrêter de fumer et de pratiquer chaque jour une activité physique pour améliorer les symptômes.

  • Source : Interview du Pr. Camille Taillé, pneumologue à l’hôpital Bichat à Paris – Ameli.fr

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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