Attentats : le drame psychologique des New-Yorkais…

03 avril 2002

Les évènements du 11 septembre promettaient des lendemains terribles aux rescapés. Assurément, la « promesse » aura été tenue… Entre le 16 octobre et le 15 novembre 2001, le Dr Sandro Galea et son équipe, du Center for Urban Epidemiologic Sudies de New-York, ont interrogé – au hasard et par téléphone – 1 008 résidants de Manhattan. Ce travail apporte la preuve par les chiffres, de la détresse psychologique des rescapés et témoins de l’horreur…

Dans le seul quartier où se situait le World Trade Center, un résident sur cinq rapporte des symptômes de troubles de stress post-traumatique (TSPT) ! Et pour l’ensemble de l’étude, qui s’est étendue au-delà des limites de la zone sinistrée, ces troubles ont tout de même concerné 7,5% des sondés.

Considérés comme un ensemble, ils constituent un syndrome – ou groupe de symptômes – fréquemment observé à la suite de catastrophes naturelles, d’attentats ou de prises d’otages. Les victimes éprouvent d’abord l’impression continuelle de revivre l’évènement. Souvenirs répétitifs, cauchemars, état d’alerte permanent, accès de colère, troubles de la concentration, idées suicidaires… tous les TSPT sont susceptibles d’induire un état dépressif.

D’après ce travail, 9,7% des sondés ont d’ailleurs déclaré une dépression « majeure ». Soit le double de l’incidence observée dans la population générale ! Il est pour l’heure très difficile de prévoir la durée de ces séquelles psychologiques. Une deuxième étude, prévue tout juste un an après les attentats, fournira peut-être de nouveaux éléments de réponse.

  • Source : The New England Journal of Medicine, 28 mars 2002

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