











Accueil » E-Santé » Innovations » Au CHU de Nantes, un grand brûlé soigné avec l’hémoglobine d’un ver marin
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C’est une première en France sur une surface aussi étendue. Le CHU de Nantes (Loire-Atlantique) a décrit le cas d’un patient brûlé à 85 % pris en charge par le Centre de grands brûlés de l’hôpital. Le pronostic vital du patient, brûlé aux deuxième et troisième degrés, était engagé. Les médecins l’ont traité avec un pansement innovant, doté d’hémoglobine de vers marins. Celle-ci présente la particularité d’être particulièrement oxygénée.
« Habituellement, pour les brûlés à 85 % nous réalisons de nombreuses interventions pour exciser les brûlures et les remplacer petit à petit par la peau du patient », explique le Pr. Pierre Perrot, chef du service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique au Centre des brûlés adultes et enfants du CHU de Nantes. « Chez ce patient, afin de limiter la surface à greffer et donc à prélever sur les rares zones non brûlées, nous avons opté pour ce pansement afin d’essayer de faire cicatriser sans chirurgie le thorax, l’abdomen et le dos, permettant de conserver les sites donneurs de greffe pour les mains et les membres inférieurs. »
Le pansement a apporté « une oxygénation maîtrisée et ciblée » à la peau, permettant de « faire redémarrer le processus de cicatrisation ». Chez les grands brûlés, le ratio entre les zones à greffer et les zones prélevables est défavorable au patient. Le recours au pansement doté d’hémoglobine de vers marins a permis d’inverser ce ratio : des effets jugés « spectaculaires » par le Pr. Perrot. Le patient a ainsi pu être transféré en centre de rééducation après trois mois d’hospitalisation.
Développé par l’entreprise de biotechnologie Hemarina, basée à Morlaix (Finistère), le pansement HEMHealing, est élaboré avec la molécule M 101, soit l’hémoglobine du ver marin Arenicola Marina, également appelé ver de vase ou ver noir. Celui-ci est présent sur les plages de l’Atlantique et de la Manche. Tout comme l’hémoglobine humaine, le rôle de la molécule M 101 est de transporter l’oxygène. « Mais elle présente des particularités qui en font une thérapeutique très innovante », assure le CHU de Nantes.
Source : CHU de Nantes
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet
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