Au CHU de Nantes, un test d’effort adapté au handisport
16 mars 2015
Athlète handisport, Sébastien Lhuissier pratique un test d’effort sur un ergomètre spécifique. ©Destination Santé
Sportif de haut niveau, membre de l’équipe de France de rugby fauteuil, Sébastien Lhuissier, 38 ans, a enfin accès à une épreuve d’effort. Le CHU de Nantes vient en effet de se doter d’un ergomètre spécifique qui lui permet de réaliser le test. Lequel n’est pas réservé qu’aux athlètes. Les patients en rééducation vont aussi en bénéficier. Explications.
Le VP25 – nom de l’ergomètre en question – a été installé dans une toute nouvelle salle de sport dédiée aux tests handisport et inaugurée le 16 mars dernier. D’un coût de 74 000 euros, l’ensemble du matériel (VP25 donc mais aussi ECGG d’effort, bicyclette enfant, impédencemètre…) a été financé pour moitié par le Conseil régional des Pays-de-la-Loire et le CHU.
Puissance développée, comportement du cœur et du système respiratoire en cas d’effort intense, mesure des capacités de récupération, détection d’éventuelles pathologies cardiaques… « Auparavant, nous ne pouvions pas pratiquer ici, ce test d’effort chez des athlètes handisports », nous explique le Dr Bernard Destrubé, médecin du sport. Ce qui, au-delà de l’aspect santé posait un problème réglementaire aux sportifs. Les organisateurs de certaines épreuves internationales – comme les Jeux Olympiques- exigent en effet la réalisation d’un tel examen.
Mesurer les progrès accomplis…
Pour la démonstration (voir photo ci-contre), Sébastien dispose son fauteuil sur l’ergomètre et démarre son effort. Des graphiques se dessinent alors sur l’écran d’ordinateur relié. « Ils montrent la puissance développée par chacun des bras », poursuit le médecin. « L’un des intérêts de cet équipement est aussi de visualiser des asymétries, très fréquentes chez ces sportifs. C’est-à-dire que bien souvent, un bras pousse plus que l’autre. L’enjeu ensuite est de corriger ces paramètres pour améliorer la performance. »
L’ergomètre ne va pas être exclusivement réservé aux athlètes handisports. L’ensemble des patients, victimes de lésions de la moelle épinière, sont susceptibles de l’utiliser. « L’activité physique est au cœur de leur prise en charge », explique le Pr Brigitte Perrouin-Verbe, chef du service de rééducation fonctionnelle et de réadaptation du CHU de Nantes. « Nous allons donc enfin bénéficier de données chiffrées qui vont nous permettent d’objectiver les progrès qu’ils accomplissent ».
Sébastien en profite d’ailleurs pour inciter les patients tétraplégiques à pratiquer une activité sportive. « Quand on est victime d’une lésion de la moelle épinière, les projets s’arrêtent. Le sport, notamment le rugby fauteuil, constitue un excellent moyen de se mobiliser et de montrer que malgré tout, nous pouvons encore nous faire plaisir. Et regarder devant ».