Au Kenya, les mutilations sexuelles féminines se feraient… à l’hôpital !

09 janvier 2003

A Nairobi, un mouvement de femmes médecins a décidé de lutter contre les dangers représentés par les excisions et autres mutiliations sexuelles féminines… en y participant ! Ainsi opèrent-elles près de 10% des fillettes et des femmes concernées par ces rites d’un autre âge.
Véritable scandale sanitaire, cette situation va bien évidemment à l’encontre des efforts menés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre des souffrances parfois fatales.

L’intervention elle-même est accompagnée de douleurs et d’infections, parfois mortelles quand il y a hémorragie. A distance, des complications gynécologiques surviennent soit dans la vie quotidienne, soit au moment des rapports sexuels et/ou des accouchements. Faut-il rappeler enfin, que ces pratiques sont une atteinte fondamentale aux Droits de l’Homme ?

Certaines communautés du Kenya ont elles-mêmes demandé la venue de professionnels de santé. Parce qu’elles avaient été à leur contact à l’occasion de campagnes contre le VIH/SIDA. Le fait que ces mutilations soient pratiquées avec des instruments stérilisés rassure aussi certains kenyans, inquiets d’une infection par le VIH. En revanche, les praticiens traditionnels refusent toujours que les femmes se fassent mutiler à l’hôpital, au motif que le rite ne serait pas totalement respecté…

Chaque année plus de 2 millions de jeunes filles et de femmes dans le monde – et 30 000 en France – subissent ces mutilations et des dizaines de millions souffrent de fistules vésico-vaginales, dont elles sont une cause majeure. Pour en savoir plus, http://www.who.int/inf-fs/fr/am241.html

  • Source : The Lancet ,vol. 360, p. 2057

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