Autisme : sortir la France du ghetto…

23 mai 2002

Deux associations, Autisme France et Sésame Autisme, organisent les 25 et 26 mai la deuxième édition des Journées de l’autisme. Objectifs : sensibiliser et alerter l’opinion. Dans une pétition commune, les deux associations dénoncent fermement les carences existant dans la prise en charge de l’autisme en France. Elles paraissent plus que jamais liées à d’importants dysfonctionnements au niveau du diagnostic.

D’après Autisme France, notre pays a en effet opté pour une classification « maison », élaborée par un cercle restreint de psychiatres. Elle s’inscrit malheureusement à l’encontre des deux outils de référence actuellement reconnus : celui de l’Association américaine de psychiatrie et celui de l’OMS.

Kaki Mahi est mère de deux petites filles autistes. Membre d’Autisme France, elle souligne que « la classification française n’obéit à aucune règle. Sur un même enfant, un médecin pourra diagnostiquer un autisme, un autre une psychose et un dernier parlera de dysharmonie évolutive… Ils sont encore trop nombreux à considérer l’autisme comme un trouble psychogène, alors que selon l’OMS il s’agit d’un handicap »

Voilà pourquoi la prévalence de l’autisme est estimée en France entre 20 000 et… 100 000 cas ! Face à ces chiffres, le nombre de places dans des structures spécialisées reste désespérément faible. Seules 10 000 seraient actuellement disponibles.

Un grand nombre d’enfants, mais aussi d’adultes, est donc dirigé vers des hôpitaux psychiatriques. Au grand désarroi de Kaki Mahi. « Ils n’ont rien à y faire. Les autistes relèvent de l’éducation spécialisée, pas de la psychiatrie ». Pour en savoir davantage n’hésitez pas à consulter le site internet de ces Journées sur http://www.journees.autisme.fr

  • Source : British Medical Journal, 9 mai 2002

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