Aux Etats-Unis, les injections létales font questions

07 mai 2007

Controverse outre-Atlantique, autour des protocoles d’exécutions par injections létales. A Miami, des chercheurs dénoncent de nombreux « ratés », à l’origine de morts violentes par asphyxie. Et surtout avec un condamné en pleine conscience de sa souffrance.

« Notre objectif n’est surtout pas d’encourager des recherches en vue d’améliorer les protocoles actuels » se défend le Dr Leonidas Koniaris. Bien au contraire, à ses yeux « les éléments présentés dans (son) travail peuvent constituer autant de raisons pour qu’un jour les exécutions soient abandonnées aux Etats-Unis. »

Koniaris et son équipe se sont penchés sur « plusieurs douzaines » d’exécutions réalisées depuis 1984 dans les Etats de Caroline du Nord, Californie, Floride et Virginie. Ils ont ainsi constaté l’existence de nombreux ratés – notamment dans les dosages médicamenteux- à l’origine de morts particulièrement violentes. Mais pas seulement. « Même quand l’injection létale est réalisée sans erreur technique, la victime peut décéder par suffocation. Nous sommes bien loin de l’idée selon laquelle ce type d’exécution entraîne une mort paisible et sans douleur ».

En 2005, d’après les chiffres d’Amnesty International, 2 148 personnes ont été ainsi exécutées dans 22 pays. Dont une majorité en Chine. Aux Etats-Unis, l’exécution par injection létale a été adoptée dans 37 des Etats de l’Union. Onze d’entre eux ont toutefois suspendu toute injection de ce type à la suite de ratages. Le dernier en date a particulièrement marqué les esprits. Il s’est déroulé en décembre 2006 en Floride, Angel Diaz agonisant 34 minutes avant de succomber à… une seconde injection.

  • Source : Plos Medicine, 23 avril 2007, Amnesty International

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