AVC : des coûts humains et économiques considérables

28 octobre 2010

Le 29 octobre marquera la Journée mondiale contre l’accident vasculaire cérébral (AVC). Chaque année, 32 000 Français meurent des suites d’un AVC… et plus de 120 000 y survivent, très souvent avec des séquelles importantes. Ces accidents sont en effet la première cause de handicap acquis à l’âge adulte… Ils ont donc des conséquences lourdes sur la vie sociale, familiale et professionnelle !

Après un AVC survenu à 35 ans, il a fallu à Denyse Desseaux, vice-présidente de France AVC, trois longues années pour réapprendre, les gestes quotidiens, et même « simplement » (si l’on ose dire…) à parler. « J’étais professeur d’anglais et je n’ai pu retravailler qu’après avoir refait des séjours en Angleterre. J’avais perdu tout ce que je savais » explique-t-elle.

Pour Jean-Dominique Journet, médecin, victime d’un AVC et aujourd’hui président de l’Association des Aphasiques de France, la reprise a été très longue aussi : « j’ai été dans le coma pendant 10 jours, puis en rééducation pendant 7 mois. Il m’a fallu 3 ans pour reparler, savoir écrire à nouveau… La souffrance était physique bien sûr, mais aussi psychique. De retour à la maison, j’avais perdu mon rôle. Tout devait être organisé en fonction de mon nouvel état. »

Des coûts pour la collectivité…

Les coûts économiques de l’AVC, eux aussi, doivent être considérés sur le long terme. Le Pr Gérard de Pouvourville, directeur de l’Institut de la Santé et titulaire de la chaire ESSEC Santé, a quantifié les coûts directs liés à ces accidents. « L’hospitalisation initiale dure en moyenne 9,8 jours, et revient à près de 5 000 euros par patient… soit 750 millions d’euros sur une année » calcule-t-il. « La prise en charge se répartit ensuite, de la manière suivante : les soins de suite dans l’année suivant la sortie de l’hôpital, coûteront 1,9 milliard d’euros par an; les soins ambulatoires, nécessaires sur le très long terme pour prévenir le risque de récidive (prévention secondaire) et prendre en charge les séquelles, représentent une charge de 1,5 milliard d’euros; enfin les soins de longue durée pour les malades dépendants qui ne peuvent rester à domicile, se montent à 337 millions chaque année. Soit un coût total pour l’Assurance-maladie, de 4,5 milliards d’euros par an! » poursuit-il…

… et pour les familles!

« Et cela, sans compter les coûts dits indirects : perte de revenus pour les patients actifs, le temps consacré par les aidants familiaux.., l’hébergement des personnes dépendantes… Une journée en unité de soins longue durée revenant à 80 euros, près de 30 000 euros sont à la charge de chaque patient et de sa famille, chaque année… ».

Ces chiffres justifient s’il en était besoin, l’initiative intitulée 1 mission, 1 million – Au coeur de l’AVC, qui fait appel au public pour développer des actions de sensibilisation aux facteurs de risque d’AVC. Ces derniers en effet sont bien connus : hypertension artérielle, tabagisme, diabète, hypercholestérolémie, et fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque qui provoquerait chaque année en France, 30 000 de ces accidents.

  • Source : Conférence de presse Boehringer Ingelheim, 6 octobre 2010, Paris.

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