Avoir un grand frère retarde l’acquisition du langage

13 septembre 2019

Avoir une sœur ou un frère aîné(e) est-il stimulant pour l’acquisition des capacités linguistiques ? Ce serait plutôt le contraire. Des chercheurs français viennent de montrer que chez les cadets, l’apprentissage du langage se fait moins rapidement. Mais uniquement lorsque le premier de la fratrie est un garçon.

Intuitivement, on pourrait croire qu’un enfant ayant un frère ou une sœur aîné(e)s grandira dans un environnement linguistique stimulant et développera plus rapidement ses capacités linguistiques que le premier né de la famille. Il n’en est rien. «  L’acquisition du langage chez un enfant ayant un aîné serait moins rapide que chez un enfant n’en ayant pas », conclut une équipe pluridisciplinaire française*. « Mais seuls les grands frères impacteraient les capacités linguistiques de leurs cadets ».

Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont suivi plus de 1 000 enfants, de leur naissance à leurs cinq ans et demi au sein. Leurs capacités linguistiques ont été évaluées à 2, 3 et 5 ans et demi par des tests mesurant plusieurs aspects du langage, tels que le vocabulaire, la syntaxe ou encore le raisonnement verbal.

Résultat : « les enfants ayant un grand frère présentent en moyenne 2 mois de retard sur leur développement du langage ». Et ce par rapport aux enfants ayant une grande sœur.

Pour les auteurs, deux hypothèses permettraient d’expliquer ce résultat. La première serait que les sœurs aînées, en parlant plus volontiers à leurs cadets que les frères, compenseraient la moindre disponibilité des parents. Une autre hypothèse serait que les sœurs aînées soient moins en compétition que les frères aînés pour s’attirer l’attention parentale.

* CNRS, AP-HP, EHESS, ENS et Inserm

  • Source : CNRS, 5 septembre 2019

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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