AZF : des séquelles surtout auditives et psychologiques…
31 mars 2004
Le Comité de suivi épidémiologique des conséquences sanitaires de l’explosion de l’usine AZF, survenue le 21 septembre 2001 à Toulouse, a présenté son bilan hier. La catastrophe rappelons-le, avait fait 30 morts et plus de 2000 blessés.
La majorité des séquelles ayant fait l’objet d’une indemnisation concerne des traumatismes auditifs (44%) et psychologiques (44%). A noter également : dans les 5 jours qui ont suivi l’explosion, les auteurs ont relevé 3,3 fois plus de cas d’infarctus du myocarde et d’évènements coronaires à Toulouse !
Un an après la catastrophe, des symptômes de troubles de stress post-traumatique (TSPT) persistaient chez 12% des hommes et 17% des femmes qui travaillaient dans la zone la plus proche de l’explosion. Et parmi ceux qui résidaient dans ce secteur, 9% des hommes et 19% des femmes présentaient encore des symptômes de TSPT, 18 mois après l’explosion.
Ce stress post-traumatique a également frappé les enfants. Une enquête réalisée par le service médical du rectorat de Toulouse, a montré que 45% des 11-13 ans scolarisés à proximité de la zone étaient concernés 9 mois après l’explosion. Et encore 35%, 16 mois après.
Les TSPT sont fréquemment observés à la suite de catastrophes naturelles, d’attentats ou de prises d’otage. Souvenirs répétitifs, cauchemars, état d’alerte permanent, accès de colères, troubles de la concentration, idées suicidaires…, tous sont susceptibles d’induire un état dépressif.
Enfin, aucun excès significatif d’interruptions volontaires de grossesse n’a été mis en évidence dans le trimestre qui a suivi la catastrophe. Les conséquences sanitaires étudiées, les chercheurs de l’Institut de Veille sanitaire (InVS) vont désormais se pencher sur l’impact des perturbations familiales, sociales et professionnelles entraînées par l’explosion.