Bébé n’aime pas les antidépresseurs de Maman…

04 février 2005

Certains antidépresseurs, administrés au cours de la grossesse, seraient vraiment nocifs pour l’enfant à naître. Particulièrement les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), d’après un travail publié aujourd’hui dans le Lancet.

En août dernier Santé Canada, l’agence canadienne de la santé, avait déjà sonné l’alarme. Son avis de santé publique -qui n’a pas reçu d’écho en France- mentionnait la possibilité d’effets indésirables de ces médicaments sur le nouveau-né. Huit mois plus tard, cette nouvelle étude confirme les craintes. Et elle met en garde contre un véritable syndrome de sevrage néonatal.

Convulsions, tremblements, irritabilité, cris et pleurs inexpliqués… A partir d’une base de données de l’OMS regroupant des informations sur 72 pays, le Dr Emilio Sanz de Tenerife en Espagne, a recensé 94 cas de ce syndrome au cours du seul mois de novembre 2003 !

Au total, 64 cas concernaient la paroxetine, 14 la fluoxetine, 9 la sertraline et 7 le citalopram. La durée du traitement -renseignée dans 8 cas seulement- a varié de 4 mois à… 5 ans pour être interrompue lors de l’accouchement ! L’auteur appelle à n’utiliser la paroxetine en cours de grossesse “qu’à des doses minimales“, et d’observer “la plus extrême vigilance” avec les autres médicaments de ce type.

Dans un commentaire qui accompagne l’étude le Dr Vladislav Ruchkin, de l’Université de Yale aux Etats-Unis, va encore plus loin. Se plaçant “d’un point de vue pessimiste” il estime que “ce travail marque peut-être le début de la fin de l’hégémonie incontestée depuis plus de 10 ans, des ISRS“…

  • Source : The Lancet, Vol.365, n°9458

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