Benzodiazépines et démence : un lien confirmé

11 janvier 2013

Benzodiazépines et démence : le lien qui fait peur. ©Phovoir

Un travail canadien vient de confirmer que la prise de benzodiazépines, des médicaments indiqués principalement dans la prise en charge des insomnies, peut être liée à une augmentation des risques de troubles de la mémoire chez les plus de 65 ans. D’autres médicaments par ailleurs, seraient susceptibles de provoquer des troubles de l’attention.  Il s’agit des antihistaminiques –utilisés contre les allergies –  et des antidépresseurs tricycliques.

Le Dr Cara Tannenbaum et son équipe de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, ont procédé à une méta-analyse portant notamment sur ces trois classes de médicaments. Concernant les benzodiazépines, les auteurs ont observé qu’elles induisent « systématiquement des effets sur la mémoire et la concentration, lesquels sont fonction de la dose administrée ». Les deux autres classes de madicaments – antihistaminiques et antidépresseurs tricycliques – provoqueraient pour leur part des troubles de l’attention.

Au mois de septembre, l’INSERM avait publié un travail qui allait dans le même sens. Selon les auteurs, les plus de 65 ans qui prennent des benzodiazépines pour leurs propriétés hypnotiques –comme somnifères, donc – ou anxiolytiques augmenteraient de 50% leur risque de développer une démence ! Rappelons qu’en France, une personne sur trois passé 65 ans, consomme des benzodiazépines pour traiter des symptômes anxieux et/ou des troubles du sommeil. Plus de 3 millions de Français en font une consommation quotidienne, ce qui nous place loin en tête, de la consommation européenne.  Nous en consommons en effet de 5 à 10 fois plus que nos voisins européens. Dans la moitié des cas soulignait récemment la HAS, l’utilisation de  ces traitements ne serait pas médicalement justifié.

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet –  Edité par : Marc Gombeaud

 

  • Source : Université de Montréal, novembre 2012

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