Bientôt un vaccin contre l’asthme ?
19 mai 2021
Des équipes de l'Inserm et de l'Institut Pasteur, en collaboration avec l'entreprise française NEOVACS ont mis au point un vaccin qui pourrait induire une protection à long-terme contre l'asthme allergique. Les premiers résultats sont encourageants… en tout cas chez la souris.
Rien qu’en France, 4 millions de personnes sont touchées par l’asthme. Un chiffre qui monte à 340 millions à l’échelle mondiale. L’asthme allergique se caractérise par une inflammation des bronches et une gêne respiratoire provoquée par l’inhalation d’allergènes, le plus souvent des acariens.
Cette exposition entraine la production d’anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) et des cytokines de type 2 (comme les interleukines IL-4 et IL-13) dans les voies aériennes. Avec à la clé, une cascade de réactions aboutissant à une hyperréactivité des voies respiratoires, une surproduction de mucus et une éosinophilie (un taux trop élevé de globules blancs appelés éosinophiles dans les voies aériennes).
Le traitement de référence consiste en l’inhalation de corticoïdes. Mais les formes graves nécessitent parfois une prise en charge par anticorps monoclonaux. Un traitement onéreux et contraignant les patients à effectuer des injections pendant des années, voire tout au long de leur vie.
Un vaccin efficace
Vous l’avez compris, des symptômes moins sévères et une qualité de vie nettement améliorée… Tous les asthmatiques en rêvent. Et une équipe française est sur le point d’en faire une réalité. Ces chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et l’entreprise NEOVACS ont mis au point un vaccin conjugué, appelé kinoïde, en couplant les cytokines recombinantes IL-4 et IL-13 avec une protéine porteuse.
Les résultats précliniques (menés sur des souris) démontrent que ce vaccin induit une production durable d’anticorps dirigés spécifiquement contre l’IL-4 et l’IL-13. Six semaines après la première injection du vaccin, 90% des rongeurs présentaient des forts taux d’anticorps. Plus d’un an après, 60 % d’entre eux avaient encore des anticorps capables de neutraliser l’activité de l’IL-4 et l’IL-13. Les symptômes de l’asthme s’en sont trouvés fortement diminués.
Un espoir donc pour de nombreux malade… qu’il faut désormais transformer à travers un essai clinique.