Bio-terrorisme : impliquer les réseaux de médecins-sentinelles ?

10 octobre 2001

Le vrai défi (de la lutte contre le bio-terrorisme), c’est d’impliquer les professionnels de santé dans la recherche des premiers signes d’une attaque “.
Eric Noji, directeur-adjoint de la division ” bio-terrorisme ” au CDC d’Atlanta, s’interroge dans les colonnes du Lancet sur les moyens de détecter ces attaques avant que leurs effets de masse ne soient perceptibles. Saine préoccupation, en ces temps où le principe de précaution entre dans la vie de Monsieur Toutlemonde…

En cas d’attaque chimique ou surtout biologique, la rapidité est un facteur primordial de succès. Or le public, souvent sans le savoir, dispose très à l’avance d’informations qui seraient précieuses aux responsables de la Sécurité civile. ” L’augmentation inattendue des ventes de médicaments grand public comme le paracétamol ou des anti-inflammatoires, que les victimes d’une attaque biologique pourraient acheter avant même d’aller consulter un médecin ” est un indice en soi révélateur. Encore faut-il la détecter…

Dans cet esprit, Noji propose la création d’un réseau de médecins sentinelles susceptibles de déceler ” les cas ou les groupes de cas inhabituels qui pourraient constituer le premier signe d’une attaque éventuelle. ” De tels réseaux existent. En France notamment. Tournés vers le dépistage de maladies potentiellement épidémiques – grippe, rougeole, tuberculose – ils pourraient facilement être sensibilisés à la question. La balle est dans le camp… des politiques.

  • Source : The Lancet, 29 septembre 2001

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