Biotrial : que révèlent les tests chez l’animal ?

10 mars 2016

Administrée pour la première fois chez l’Homme lors de l’essai clinique de phase 1 à Rennes, la molécule BIA 10-2474 a provoqué six hospitalisations (un décès). Pour en savoir plus sur son potentiel risque de toxicité, les experts du CSST ont publié les données pharmacologiques des tests menés sur les animaux.

Les études précliniques semblent s’être déroulées « selon les protocoles actuellement validés », rapportent les experts du CSST. A « fortes doses », aucune toxicité majeure n’a été mise en évidence chez l’animal, tant pour les 40 organes étudiés que pour le système nerveux central et périphérique.

Toutefois, ces expérimentations ont concerné 4 espèces différentes d’animaux, « ce qui est très peu fréquent et donc surprenant » : le rat, la souris, le chien et le singe. Sans explication, les doses administrées pendant 13 semaines chez le chien ont été diminuées passant de 100 à 50 puis à 20 mg/kg. L’un des chiens est décédé d’une atteinte broncho-pulmonaire.

Autre point, cette molécule a fait l’objet de seulement deux tests pharmacologiques chez l’animal, « beaucoup trop sommaire pour justifier la poursuite d’un développement, a fortiori chez l’homme », rapportent les experts du CSST.

Quelle toxicité ?

Les effets délétères les plus importants ont été observés sur les spermatozoïdes. « Chez le rat et la souris des atteintes cérébrales notamment au niveau de l’hippocampe (…) ont été notées chez quelques animaux traités avec de très fortes doses ». Des atteintes cérébrales ont aussi été relevées chez les primates exposés à de fortes doses. Enfin les chiens cobayes ont souffert d’altérations pulmonaires. L’un des chiens est d’ailleurs décédé d’une atteinte broncho-pulmonaire. « Des manifestations surprenantes par leur fréquence ».

Des décès prématurés sont survenus chez des primates, mais les singes avaient reçu « des doses répétées, très élevées, respectivement, à 325, 162 et 78 fois la dose la plus forte testée à Rennes en administrations réitérées (…). Des dosages sans commune mesure avec les doses les plus fortes testées chez l’homme », rappellent les experts du CSST.

  • Source : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire du Médicament et des produits de santé (ANSM), Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST), le 7 mars 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

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