Bisphénol A : et maintenant les cancers ?

10 novembre 2011

Selon un rapport de l’Académie nationale de Médecine, les perturbateurs endocriniens, au premier rang desquels figure le bisphénol A (BPA), pourraient contribuer à l’augmentation du nombre de cancers hormono-dépendants. D’après les études réalisées sur le sujet, leur impact serait toutefois considéré comme faible.

L’Académie s’est penchée sur l’impact éventuel des perturbateurs endocriniens – en particulier celui du bisphénol A – sur l’augmentation de l’incidence des cancers hormono-dépendants. « Les études conduites sur des animaux de laboratoire montrent que des doses faibles, voire très faibles, de certains perturbateurs endocriniens peuvent stimuler les étapes initiales de la cancérogénèse de tissus sensibles aux hormones ». Les cancers du sein et de la prostate seraient particulièrement concernés.

Cependant pour l’Académie, « l’extrapolation à l’homme n’est pas évidente ». C’est pourquoi elle souligne que le « bisphénol A pourrait contribuer pour une part vraisemblablement faible à l’augmentation du nombre des cancers hormono-dépendants ».

Les Académiciens abordent également l’épineuse question de l’information du public. Ils s’associent pleinement aux propositions de l’ANSES et « approuvent la distribution d’une plaquette d’information à l’attention des femmes enceintes et allaitantes ». Mais, il y a un… mais !

Quelle substitution ?

Selon les Sages, une interdiction « radicale paraît irréalisable tant que nous ne disposons pas de produits de remplacement ayant fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité ». L’échéance du 1er janvier 2014 semble donc bien trop courte. C’est ainsi que l’Académie regrette la précipitation du législateur qui « risque d’alarmer inutilement les consommateurs ». Rappelons en effet qu’à partir du 1er janvier 2014, la fabrication et la commercialisation de tout conditionnement en contact avec des aliments et contenant du bisphénol A (BPA) seront suspendues.

La docte assemblée appelle donc les industriels à relever dès maintenant le défi de la substitution, comme le font déjà d’autres pays. « Cet enjeu majeur de santé publique n e peut pas être dissocié d’un défi économique, pour lequel nous avons déjà pris du retard dans la compétition internationale ».

  • Source : Académie nationale de Médecine, 9 novembre 2011

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