Bon usage du médicament : moins c’est mieux !

20 octobre 2025

Prendre soin de sa santé, c'est aussi mieux utiliser ses médicaments. Face aux risques liés à la polymédication, notamment chez les plus de 65 ans, le Leem (Les Entreprises du Médicament) relance depuis le 10 octobre jusqu’à mi-novembre sa campagne nationale de sensibilisation. Baptisé « Bon usage du médicament : réduisons le volume », elle vise à encourager patients, aidants et professionnels de santé à dialoguer et à revoir régulièrement les traitements, pour un usage plus sûr, plus efficace et plus responsable du médicament.

Polymédication des seniors : une campagne pour alerter et agir

Le Leem (Les Entreprises du Médicament) relance sa campagne de sensibilisation pour alerter sur un phénomène silencieux mais préoccupant : la polymédication des plus de 65 ans. Prendre plus de cinq médicaments en même temps constitue un seuil critique, au-delà duquel les risques pour la santé augmentent sensiblement. Effets indésirables, interactions, perte d’efficacité des traitements : les conséquences sont nombreuses, aussi bien pour les patients que pour le système de santé, avec une altération de la qualité de vie, des hospitalisations et des dépenses supplémentaires évitables pour l’Assurance Maladie.

« Le choix de se concentrer sur les plus de 65 ans s’explique simplement : c’est la population la plus exposée », explique Frédéric Lavie, Directeur Scientifique et Santé Publique du Leem. « Avec l’âge, les maladies chroniques se multiplient, et les prescriptions s’accumulent. La polymédication est donc beaucoup plus fréquente chez les seniors, avec des risques accrus d’effets indésirables. »

Cette accumulation n’est pas sans conséquence au quotidien. « Fatigue inhabituelle, troubles de l’équilibre, pertes de mémoire ou baisse de l’appétit peuvent parfois traduire non pas l’évolution de la maladie, mais l’apparition des effets indésirables des médicaments. Ces symptômes doivent alerter les patients et leurs proches. L’essentiel est d’en parler à un professionnel de santé, médecin ou pharmacien, qui pourra réévaluer la prescription, l’adapter, voire la simplifier », souligne Frédéric Lavie.

La campagne du Leem : poursuivre l’effort pour réduire la polymédication

Lancée en juin 2024, la campagne s’articule autour d’un double objectif : sensibiliser le grand public et mobiliser les professionnels de santé. Les premières vagues de juin et d’octobre 2024 ont touché 70% du public cible via la presse, les affiches, la télévision et les réseaux sociaux. Le partenariat avec Doctolib permet d’alerter les +65 ans et les aidants inscrits sur la plateforme aux risques liés à la polymédication et les orienter vers une prise de rendez-vous avec un professionnel de santé pour réaliser un bilan sur leur traitement.

« L’innovation majeure lors de la vague de 2025 a été l’utilisation de cette plateforme pour s’adresser directement aux plus de 65 ans inscrits sur Doctolib, et les aidants de plus de 75 ans, les alertant sur les risques liés à la polymédication et les incitant à contacter leur médecin ou pharmacien pour faire le point sur leur ordonnance », précise Frédéric Lavie

Au-delà du grand public, l’action porte aussi sur les prescripteurs. En collaboration avec un éditeur de logiciel, des alertes ont été intégrées à partir de l’été 2024 dans certains logiciels d’aide à la prescription des médecins généralistes afin de les accompagner dans la réduction des risques associés à la polymédication chez les sujets âgés de plus de 65 ans. « Lorsqu’un médecin traite un patient de plus de 65 ans avec de nombreux médicaments, une alerte peut apparaître afin d’alerter le médecin sur les risques associés à la prise de ce médicament chez les plus de 65 ans. Nous avons volontairement limité leur nombre d’affichage par jour, pour qu’elles ne soient pas vécues comme intrusives. Résultat : une ordonnance sur vingt voit son nombre de médicaments diminuer dans le cadre de cette étude pilote. La baisse reste modeste, de l’ordre de 5% par patient, mais c’est un premier pas. Nous visons un objectif de baisse de près de 50% », poursuit Frédéric Lavie.

Face à ces premiers résultats, la sensibilisation sur les risques associés à la polymédication du sujet âgé reste utile et nécessaire et le Leem poursuit ses efforts pour que ce type d’initiative soit mis à disposition d’un maximum de professionnels de santé dans les logiciels d’aide à la prescription.

S’unir autour du bon usage

La campagne s’adresse directement aux aidants et aux professionnels de santé, partenaires essentiels de cette démarche. « Contrairement à certaines idées reçues, notre mission n’est pas seulement de mettre des médicaments sur le marché, mais de garantir leur bon usage. Nous voulons que chaque traitement soit donné au bon patient, au bon moment, avec le maximum de bénéfices et le minimum de risques. Nous sommes aux côtés des soignants et des familles pour trouver des solutions qui permettent de réduire la polymédication et d’améliorer la sécurité des patients », conclut Frédéric Lavie.

Une campagne visible partout pour toucher un maximum de personnes

Pour sensibiliser le plus grand nombre, le Leem redéploie à partir du 10 octobre 2025 sa campagne sur plusieurs médias :

  • À la télévision : un message de 14 secondes diffusé aux heures de grande écoute pour les téléspectateurs de plus de 65 ans.
  • Dans la presse : des encarts dans les journaux nationaux et régionaux, ainsi que dans les publications destinées aux médecins et pharmaciens.
  • Sur internet : des bannières d’information sur le site de Doctolib, partenaire de cette initiative avec la Fédération des Pharmaciens de France.
  • Source : Leem, octobre 2025

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

Destination Santé
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