BPCO : la maladie du fumeur se porte… trop bien
10 octobre 2007
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) touche un nombre croissant de personnes à travers le monde. Bien plus en tout cas que les prévisions ne le laissaient envisager. Une nouvelle étude américaine lève le voile sur l’étendue de cette maladie, principalement causée par le tabagisme.
Dans The Lancet, le Dr Sonia Buist et ses collègues (Université Oregon Health and Sciences) soulignent que « la prévalence de la BPCO est plus élevée que prévue à travers le monde. Ce qui signifie que la maladie a été largement sous-estimée par le passé ».
Les auteurs ont étudié les cas de près de 10 000 femmes et hommes de plus de 40 ans, dans 12 pays. Le résultat est sans équivoque. En moyenne, 10,1% des participants présentaient une BPCO à un stade avancé. Soit 11,8% des hommes et 8,5% des femmes. « Des chiffres bien plus élevés que les 4,3% publiés dans une récente méta-analyse » précisent les auteurs.
Deux raisons sont avancées à cela : l’allongement de la durée de vie et le tabagisme. Un autre article également publié cette semaine dans le Lancet met en avant un facteur de risque supplémentaire : la faiblesse des fonctions respiratoires à la naissance. Cette dernière jouerait un rôle dans la propagation de la BPCO. Ce travail réalisé par des chercheurs américains de l’Université d’Arizona, propose ainsi de « mieux étudier les mécanismes qui contrôlent la maturation des poumons in utero. Cela permettrait de développer des stratégies de prévention de la BPCO à l’âge adulte ».
En France, 2,5 millions de personnes souffriraient de broncho-pneumopathie chronique obstructive, parfois même sans le savoir ! Caractérisée par une obstruction croissante des bronches, la BPCO -trop souvent confondue avec un asthme- entraîne une diminution progressive mais irréversible du débit respiratoire. En revanche c’est confirmé, l’arrêt du tabac permet bel et bien de faire reculer la mortalité. A bon entendeur…